Pourquoi choisir un café équitable

Véritable or noir de nos matins brumeux, le café est la matière première la plus consommée après l’eau, avec 2 milliards de tasses consommées par jour. Chaque année, un.e Français.e en consomme en moyenne 5.7 kg. La France est donc l’un des pays les plus grands consommateurs de café, et c’est d’ailleurs le premier marché mondial pour le café en capsules et dosettes.

Bon pour notre santé…

Il faut dire que derrière ce grain se cachent de nombreux bienfaits : il est antioxydant, énergisant, stimulant et antidépresseur. A l’origine de ces grains on trouve le caféier, un petit arbuste originaire d’Ethiopie. Il existe 2 grandes variétés : l’arabica et le robusta. Ces plants donnent des « cerises » de café qui contiennent chacune 2 grains de café. Décortiqué, trié et exporté, le « café vert » est ensuite torréfié pour développer les subtils arômes du café que l’on connaît tant.

… mais pas forcément pour celles des producteurs et productrices de café vert.

La production est, avec la torréfaction, l’étape-clé d’un bon café : c’est là que se créent les arômes et la qualité, dûs au terroir, au soin et au savoir-faire des caféiculteur.rice.s. Bien sûr vous pouvez rater votre café en le préparant, mais disons qu’un bon café au départ reste un bon café à l’arrivée. Le hic, c’est que, particulièrement en ce moment, de tous les acteurs de la chaîne de production, les producteur.rice.s sont les grand.e.s oublié.e.s.

Le café vert (avant torréfaction) est cultivé par environ 25 millions de producteur.rice.s dans plus de 80 pays situés dans la zone intertropicale, en majorité sur des petites exploitations de moins de 5 hectares (80%). Chaque année ce sont 9 millions de tonnes qui sont produites, et un chiffre d’affaires annuel d’environ 200 milliards de dollars. 

Mais où part donc la richesse créée par cet or noir si convoité ? 

C’est un secret bien gardé par les premiers concernés… La valeur créée est accaparée par les groupes industriels et les marques :  en France, trois mastodontes (Nestlé, Lavazza, JDE) se partagent 80% du marché ! En 20 ans, ces industriels et les distributeurs ont capté 96% de la valeur créée, soit 1 milliard de dollars de revenus supplémentaires, alors que les producteur.rice.s n’ont touché que 4% de cette valeur, soit 64 millions de dollars.

Cette trop forte concentration du pouvoir ne permet pas aux producteur.rice.s de négocier des prix justes et rémunérateurs, d’autant plus que le prix du café, négocié à la bourse, s’effondre depuis plus de trois ans et ne couvre même plus les coûts de production.  Les producteur.rice.s vivent souvent avec moins de deux dollars par jour. Ils.elles n’ont donc pas les moyens de vivre dignement de leur métier, de se nourrir à leur faim, de se soigner, d’envoyer leurs enfants à l’école… Mais bizarrement, si les prix du café sont au plus bas sur les marchés financiers, les prix affichés en magasin n’ont jamais été aussi élevés, notamment depuis l’apparition des dosettes et capsules.

A cette volatilité des prix s’ajoutent les impacts croissants du changement climatique sur la production de café, en particulier d’arabica : les rendements et la qualité des récoltes sont régulièrement affectés, avec une augmentation des coûts de production et une dégradation des revenus des producteur.rice.s. 

Aujourd’hui la durabilité de la filière café n’est pas assurée. Si on continue sans agir, 50% des surfaces d’arabica auront disparu d’ici 2050

Tant qu’on ne rémunérera pas les producteurs et productrices à un juste prix, ils et elles ne pourront pas investir dans des modes de production résilients et respectueux de la planète, notamment le bio et l’agroforesterie.

Mais des solutions existent. La complémentarité des labellisations commerce équitable et agriculture biologique génère les meilleurs résultats ! Ces deux alternatives permettent d’assurer la durabilité économique, sociale et environnementale de la filière.

Et du coup, je le bois comment mon café ?

  1. Equitable, toujours ! Cela change tout : cela permet aux product.eur.rice.s de toucher en moyenne 26,5% du prix final, contrairement aux filières conventionnelles qui ne leur permettent de capter que 5,5% du prix. Cela leur permet également de s’offrir un avenir meilleur grâce à la prime qui les sécurise et à la conversion en bio ! Oui vous pouvez boire un café avec Max ! C’est la filière pionnière de l’équitable, avec le label Fairtrade/Max Havelaar, et la plus importante en termes de ventes dans le monde.
  2. Bio ! Cela vous garantit un produit exempt de produits chimiques et d’OGM et d’une qualité d’arômes supérieurs.
  3. Pas encore de café local ! Et souhaitons-nous de ne pas en avoir ! Cela signifierait que nous vivons sous les tropiques… Vous pouvez remplacer votre café par de la chicorée : la France en est le premier producteur européen, grâce à Napoléon. Nous n’avons pas pu faire de comparatif responsable à ce jour. Dur dilemme, que l’on retrouve avec le sucre…
  4. Pour générer le moins de déchet possible, questionnez votre rapport aux dosettes et capsules…

Est-ce vraiment utile ? Cette machine ne prend-elle pas trop de place ? Suivez-vous les consignes de tri à la lettre ? Et pourquoi pas un bon vieux moulin à grains, c’est vintage et      écolo !

Et surtout, le marc de café file dans les plantes, les vôtres ou celles de vos ami.e.s, ceux.celles-là même qui préfèrent le thé, les pauvres…

Merci à nos ami.e.s de Fair(e) un monde équitable ! Cet article nous a été partagé et il est largement inspiré du site https://www.laddition.org/les-filieres/cafe

Pour aller plus loin :

Tribune « #StopInégalités – Toutes ces inégalités qu’on ne doit plus boire avec notre café ! » du 30 septembre 2020

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