L’utilisation des pesticides agricoles augmente

L’utilisation des pesticides agricoles s’est accrue en 2013, selon la note de suivi 2014 du plan Ecophyto. Pour atteindre l’objectif de diminution de moitié de l’usage des pesticides d’ici 2018, le gouvernement doit prendre des mesures fortes en direction des agriculteurs.

Le recours aux pesticides agricoles a grimpé de 9,2% en 2013 par rapport à 2012, d’après la note de suivi Ecophyto émise par le gouvernement le 23 décembre dernier. En moyenne glissée sur trois ans, le nombre de doses unité (NODU, l’indice de recours aux produits phytosanitaires) a augmenté de 5% entre 2009/2010/2011 et 2010/2011/2012.

Ces chiffres montrent que notre agriculture reste de plus en plus dépendante des pesticides. Et que le plan Ecophyto, lancé en 2008 et qui visait une diminution de 50% de l’utilisation de ces produits d’ici 2018, ne fonctionne pas. Certes, des progrès ont été réalisés par le réseau de fermes volontaires qui, depuis 2011, expérimentent des techniques de réduction de l’usage des pesticides dans le cadre d’Ecophyto. Ces 1900 fermes, nommées DEPHY (démonstration, expérimentation et production de références sur les systèmes économes en produits phytosanitaires), ont réussi à diminuer le recours aux produits phytosanitaires, malgré le « contexte de forte pression parasitaire » dû à un printemps humide et un été chaud en 2013, selon la note. Exemple: en grandes cultures, l’indice de fréquence de traitement moyen des fermes DEPHY aurait diminué de 12% en 2013 par rapport à l’entrée dans le réseau. Quant aux produits de biocontrôle autorisés (micro et macro-organismes, phéromones, substances d’origine naturelle), et utilisés notamment en bio, leur recours est stable.

Mais les efforts d’une poignée (1900 fermes DEPHY, à comparer aux 500 000 exploitations agricoles françaises) ne suffisent pas. La France est déjà l’un des plus gros consommateurs de pesticides au monde et continue sur sa lancée. Le ministre de l’Agriculture, qui prône l’agroécologie depuis le début de son mandat, doit prendre des mesures qui inciteront tous les agriculteurs – et pas seulement les volontaires ! – à s’engager dans une démarche de réduction des pesticides. Il en va de la santé de nos enfants et de l’état de l’environnement, plus ou moins pollué, plus ou moins riche en biodiversité, dans lequel nous les laisserons.

Notons que les efforts sont possibles : en zone non agricole (voirie, cimetières, parcs, jardins, terrains de sport, voies ferrées, aéroports, etc.), le NODU a diminué de 7,9% entre 2012 et 2013. Pour voir la carte des villes et villages bio et des villes et villages sans pesticides, rendez-vous ici.

 

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