Focus sur les précurseurs des cantines bio en France

Dans son film « Zéro phyto 100% bio », le réalisateur Guillaume Bodin nous présente des exemples d’établissements scolaires qui n’ont pas attendu qu’une loi* les obligent à introduire le bio dans les cantines.

La commune de Barjac dans le Gard en est un excellent exemple. Il y a 10 ans, la municipalité a introduit progressivement les repas bio à la cantine et propose aujourd’hui des repas bio issus d’une production locale.

Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes, exemple souvent cité, s’est également lancée dans l’aventure de la conversion en bio des cantines scolaires depuis 2010. La Ville souhaitait proposer aux enfants des repas équilibrés, bons pour la santé, et issus des filières locales.Pour accroître la part de produits bio et locaux, et pour maîtriser les coûts d’approvisionnement, la ville de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) a lancé, dès 2010, la première régie municipale agricole de France.

Contrairement aux idées reçues, introduire le 100% bio dans les cantines ne fait pas exploser le budget, bien au contraire ! A Langouët, en Ille-et-Vilaine, le coût de revient d’un repas a baissé de 0,11 euros, une économie qui, appliquée pour chaque repas, est non négligeable pour les parents. En favorisant la consommation de protéines végétales et en diminuant la quantité de pain et de viande, Langouët a également réussi à diminuer le gaspillage alimentaire.

La ville de Marsaneix, en Dordogne est incontournable lorsque l’on parle de cantines bio. Avec 140 repas par jour, le restaurant a réussi à proposer une cuisine bio pour un coût de revient de 2,12 € le repas . La cantine scolaire s’est vue attribuer le troisième niveau (le plus exigeant) du label « En cuisine » délivré par Ecocert, ce qui fait d’elle le premier restaurant scolaire certifié bio de France.

A Paris, l’introduction de produits bio dans les cantines est aussi engagée, mais reste disparate. En effet, certains arrondissements sont capables de servir 75% de bio, alors que d’autres n’en proposent que 3,5%. D’ici à 2020, le Plan Alimentation durable de la Ville prévoit d’augmenter à 50% la part de l’alimentation durable dans la restauration collective municipale. Aujourd’hui en moyenne, c’est déjà environ 30% de bio dans les cantines de la capitale.

Toutes ces villes, petites et grandes, qui font figure de précurseurs en matière d’introduction de bio dans les établissements scolaires, prouvent qu’il est possible de passer au tout bio en diminuant les coûts, et ce, en favorisant les circuits courts. Au-delà du bénéfice pour les élèves de ces communes, l’introduction de produits bio et locaux favorise également l’emploi des producteurs de ces départements et leur assure un revenu à la hauteur du travail qu’ils fournissent, les circuits courts excluant les intermédiaires.

 

*La Loi Allain avait pour objectif  l’introduction d’un objectif de 40% d’alimentation durable, dont 20% de bio dans la restauration collective. Le 25 janvier 2017, le Conseil Constitutionnel a censuré du texte de la Loi Égalité et Citoyenneté l’amendement déposé par Brigitte Allain au motif qu’il était un cavalier législatif.

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