Un million de révolutions tranquilles

S’abonner à une amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), planter des choux dans un jardin partagé, se fournir en énergie renouvelable, faire partie d’un Sel (système d’échange local), troquer des semences, mettre en place un compost collectif en bas de son immeuble, donner de l’argent à une foncière qui achète des terres pour les louer à des petits paysans en agroécologie, pratiquer un tourisme plus humain (et plus fun) avec le couchsurfing…Ces bonnes petites actions du quotidien pour changer le monde, on les connaît, lorsqu’on a une conscience écologique. Et parfois, on peut se sentir seul…. Sauf que ce n’est pas le cas : des millions de petites gens, partout dans le monde, redessinent une société plus humaine, plus solidaire, plus respectueuse de l’environnement. En toute discrétion. Et c’est ce que nous montre la journaliste Bénédicte Manier, qui a enquêté deux ans pour nous offrir un aperçu de cette multitude, dans son ouvrage Un million de révolutions tranquilles.

Ces citoyens que l’on croise au fil des pages, ils vivent non seulement dans les pays occidentaux, mais aussi en Inde, en Afrique, en Amérique du Sud, en Chine… Invisibles dans les médias de masse, ces fourmis lambda construisent peu à peu le monde de demain, anticipant la fin imminente de l’ère néolibérale. Elles creusent des puits nés d’un savoir-faire ancestral pour récupérer l’eau de pluie et recharger les nappes phréatiques d’un village touché par la sécheresse, renonçant à des aides publiques qui ne viennent jamais ; elles créent des coopératives de femmes cultivatrices et cueilleuses de noix de karité, femmes qui sortent ainsi de la misère et gagnent leur indépendance ; elles laissent tomber l’ultraconsumérisme et troquent, donnent, recyclent et échangent objets et savoirs; elles créent des monnaies locales complémentaires et redonnent un second souffle aux commerces locaux ; ou encore, créent des mutuelles de solidarité, construisent des cliniques gratuites, forment des médecins et des sages-femmes aux pieds nus.

Le point commun principal de ces millions d’initiatives silencieuses ?  Toutes recherchent l’intérêt collectif et la préservation des biens communs. Toutes, aussi, fonctionnent sur la coopération, la mutualisation, l’entraide. Aussi, toutes signent la fin de la toute-puissance du marché et de l’hyperconsommation. Ce livre porte le message, déjà entendu mais ici confirmé, que le changement vient d’en bas, de cette société civile consciente, innovante et créative. Et que, comme l’a écrit Victor Hugo, « rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue ».

Un million de révolutions tranquilles, de Bénédicte Manier
Editions Les liens qui libèrent
320 pages
22,90 euros TTC  

 

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