Les recos bio de juin

Les recos bio de juin

Julien : Paysans, le champ des possibles de Marie France Barrier

Cette BD documentaire retrace la démarche de Marie-France Barrier qui s’intéresse à ces paysannes et paysans ayant fait le pas vers l’agriculture paysanne, l’agriculture bio. Reconversion, installation, conversion, les témoignages rappellent la diversité des profils et des motivations du monde agricole (non conventionnel) d’aujourd’hui. Après avoir effectué un stage dans une ferme en Sologne, elle décide de rencontrer différents paysan.nes pour recueillir leur témoignage. On y parle retour à la terre, bien être animal, non labour, rôle des arbres et des insectes… loin de l’orientation que veut donner la loi Duplomb à l’agriculture française.. Cet ouvrage ne nous apprend rien de nouveau, mais il permet de renouer avec l’espoir, avec ce grain de folie qui permet de faire pousser d’autres mondes et dont nous avons cruellement besoin dans ce marasme politique et social.

JB : La Jungle de Upton Sinclair

Ce mois-ci, retour sur un classique trop méconnu : La Jungle d’Upton Sinclair. Publié en 1906, ce roman coup-de-poing nous plonge dans les abattoirs de Chicago à travers le regard de Jurgis, un ouvrier lituanien pris dans l’enfer de l’industrie agroalimentaire.

Pensé comme une dénonciation du capitalisme sauvage et des conditions de vie des travailleurs immigrés, La Jungle révèle aussi, sans le vouloir pleinement, les ravages d’un système de production intensif sur la santé, les corps, et l’environnement. À sa sortie, l’ouvrage scandalise l’opinion publique… au point de provoquer les premières lois fédérales américaines sur la sécurité sanitaire des aliments.

Un siècle plus tard, ce texte résonne puissamment avec nos engagements chez BCA : pour une alimentation plus juste, moins carnée, plus respectueuse du vivant. Et si repolitiser ce qu’on met dans nos assiettes passait aussi par quelques classiques ? Un roman rude, nécessaire, à (re)découvrir d’urgence.

Julie- EO de Jerzy Skolimowski

Dans EO, Jerzy Skolimowski suit un âne à travers une série de lieux et de rencontres : d’un cirque à une ferme, d’un club de foot à une villa en Italie. Le film adopte le point de vue de l’âne, souvent littéralement, en filmant à hauteur d’œil, au plus près de son regard. Cela crée une expérience de cinéma unique : on voit le monde avec la distance, la surprise, parfois l’incompréhension d’un animal face aux humains. EO ne parle pas, mais il observe, endure, s’attache, subit. Le film est parfois drôle, parfois brutal, souvent très beau. Il ne raconte pas une histoire classique, mais une suite d’instants, de mondes qui se succèdent, chacun avec sa propre ambiance. À travers EO, on redécouvre notre réalité sous un autre angle, celui d’un être silencieux, vulnérable, mais profondément présent. Une manière différente, sensible et inattendue, de regarder le monde. Allez le voir, il est encore en salle !

Flora – Conférence gesticulée de Mathieu Dalmais « De la fourche à la fourchette… Non ! L’inverse ! »

Ce mois-ci, je voudrais vous recommander une conférence gesticulée intitulée « De la fourche à la fourchette… Non ! L’inverse ! » de Mathieu Dalmais. Il y parle d’alimentation, de justice sociale et de démocratie, en partant de son propre parcours d’agronome engagé. Avec beaucoup de clarté et une bonne dose d’humour, il questionne les limites des circuits courts et des alternatives actuelles. Son constat : tant qu’on ne part pas des personnes qui mangent (c’est-à-dire tout le monde), on ne changera pas vraiment le système agricole.

Mathieu Dalmais revient sur son parcours et présente la SSA (Sécurité Sociale de l’Alimentation) : un projet collectif pour garantir à toutes et tous un accès à une alimentation choisie, de qualité, via un système de cotisation et de décisions démocratiques. C’est clair, accessible et vivant. Une belle occasion de penser autrement notre rapport à l’alimentation et à la justice sociale 🙂

Pour plus d’informations, rendez-vous ici : https://securite-sociale-alimentation.org/outils-pedagogiques/les-conferences-gesticulees/

Marion – La ferme des Bertrand de Giles Perret et Marion Richoux

En décembre dernier, je suis allée voir au cinéma un peu par hasard le documentaire « La ferme des Bertrand » réalisé par Gilles Perret et Marion Richoux. Ce documentaire a depuis reçu le César 2025 du meilleur documentaire, ce qui a permis au réalisateur une prise de parole très juste, plus que nécessaire et malheureusement trop peu entendue dans le milieu du cinéma, lors de la cérémonie des Césars.


« J’ai trop souvent l’impression que dans le monde du cinéma, on regarde parfois trop souvent ailleurs et que la maison brûle et on filme ailleurs »

A travers 3 générations, le documentaire dépeint l’évolution d’un élevage laitier avec simplicité, justesse et mélancolie. Je ne peux que vous le conseiller !

Synopsis du documentaire :
50 ans dans la vie d’une ferme… Haute Savoie, 1972 : la ferme des Bertrand, exploitation laitière d’une centaine de bêtes tenue par trois frères célibataires, est filmée pour la première fois. En voisin, le réalisateur Gilles Perret leur consacre en 1997 son premier film, alors que les trois agriculteurs sont en train de transmettre la ferme à leur neveu Patrick et sa femme Hélène. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, le réalisateur-voisin reprend la caméra pour accompagner Hélène qui, à son tour, va passer la main. A travers la parole et les gestes des personnes qui se sont succédé, le film dévoile des parcours de vie bouleversants où travail et transmission occupent une place centrale : une histoire à la fois intime, sociale et économique de notre monde paysan.
Vous pouvez le louer sur ce lien !

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