Les recos bio de novembre
Un mois de novembre qui réveille l’enfant en nous !
Blanche – J’apprends à reconnaître… les champignons – cartes illustrées
C’est la saison des champignons ! En promenade, en décoration, en cueillette ou en poêlée, ils nous font de l’œil – et saliver ! Alors, dans la collection “J’apprends à reconnaître…” j’ai opté pour les champignons. 16 champignons sont répertoriés, magnifiquement illustrés, avec une description détaillée au dos. De quoi accompagner vos balades en forêt, ou les simuler depuis le canapé ! Et ce n’est pas tout : retrouvez également 12 recettes de cuisine qui mettent les champignons à l’honneur : tagliatelles aux Mousserons, potage aux Oronges et noisettes, tarte aux Coprins Chevelus…
Rêves, arbres, étoiles et pays, la maison Marc Vidal régale et apprend aux enfants à tout reconnaître et analyser… A partir de 6 ans (et jusqu’à 99 ans) !
Voir : https://empereur.fr/fr/camping-pique-nique/916-devinettes-educatives-champignons-3760044184513.html

Julie – L’empathie est politique dans la série documentaire Les idées larges, par Youness Bousenna avec Samah Karaki
Je suis tombée récemment sur un épisode passionnant de la série documentaire Les idées larges, par Youness Bousenna qui est consacré à Samah Karaki, docteure en neurosciences. Et je vous le recommande vivement !
Face aux grandes tragédies du monde, je ressens souvent le même élan : celui de vouloir être solidaire, d’éprouver de la compassion pour celles et ceux qui souffrent. Mais je me rends trop souvent compte que mon empathie varie en fonction des situations… Elle n’est pas aussi universelle que j’aimerais le croire, et je crois ce constat partagé par beaucoup d’entre nous. Certaines causes nous touchent plus que d’autres, souvent parce qu’elles nous ressemblent, nous concernent ou qu’elles nous semblent plus proches.
C’est exactement ce que Samah Karaki explore dans son essai L’empathie est politique. Elle explique que, étant liée aux sciences cognitives, l’empathie n’est pas neutre : elle est façonnée par notre environnement social, culturel et politique. On y découvre que notre manière de “ressentir avec l’autre” est profondément influencée par les normes et les récits dominants de notre société. Ce que j’ai aimé dans cet épisode, c’est la clarté avec laquelle Samah Karaki invite à dépasser cette empathie biaisée, pour aller vers une forme de solidarité plus lucide et plus juste. Une réflexion précieuse sur la façon dont nos émotions façonnent, et parfois limitent, notre rapport au monde. Une prise de recul qui m’a parue bien nécessaire et qui m’a fait du bien.
La vidéo à voir ici : https://shorturl.at/dfIN2

Julien – Arco, un long métrage d’animation d’Ugo Bienvenu, Félix de Givry
En allant au cinéma avec mes enfants, nous sommes tombés sur Arco, bien avant de lire les nombreuses critiques élogieuses sur ce film.. j’ai aimé autant (voire plus !) qu’eux !
En 2075, une petite fille de 10 ans, Iris, voit un mystérieux garçon tomber du ciel. C’est Arco. Il vient d’un futur lointain et idyllique où voyager dans le temps est possible et où l’humanité semble enfin avoir décidé de vivre en harmonie avec la nature… Iris le recueille et va l’aider par tous les moyens à rentrer chez lui. Mais le présent d’Iris est tout autre : les humains, obsédés par le travail, vivent sous des dômes dans une société hyper-technologique où les robots ont le rôle de parent et les parents ne sont plus présents que sous forme d’hologrammes. La crise climatique est à son apogée et le monde brûle. Le futur d’Arco est optimiste certes mais il découle d’un monde où tout a été détruit, le notre (et celui d’Iris). Notons d’ailleurs que le futur en 2075 semble en dessous de ce qui nous attend si nous ne changeons pas enfin de direction. Alors on Attend encore 150 ans ou on s’y met maintenant ? Dans tout les cas, mes enfants votent pour la deuxième option (et moi aussi bien sûr).

JB – Calvin & Hobbes, la bande dessinée qui nous apprend à voir la nature (et le monde) autrement
Image d’illustration: Calvin et Hobbes n’20 “Il y a des trésors partout”
Parfois, il suffit de retomber sur un vieux livre d’enfance pour se rappeler que le monde est beaucoup plus vaste que ce qu’on veut bien (nous faire) croire. En retombant sur Calvin et Hobbes (récupéré par hasard chez mon frère), j’ai immédiatement été replongé dans cet univers où un garçon de six ans, Calvin, discute avec son tigre en peluche, Hobbes, qu’il croit vivant. Un duo improbable, tendre et explosif, qui observe le monde avec une lucidité… désarmante. Mais ce que l’on redécouvre adulte, c’est que cette bande dessinée n’est pas simplement drôle (même si son humour suffirait à la qualifier de géniale) : elle est punk. Anticonformiste. Profondément écologiste avant l’heure.
Chaque case est une ode à l’émerveillement. Calvin explore les bois, les rivières, les fossés enneigés, comme un explorateur intrépide. Hobbes, lui, observe avec philosophie, souvent plus proche du sage taoïste que du simple jouet en peluche.
Au fil des pages, on découvre un rapport sensoriel au vivant comme sentir la forêt après la pluie, observer un ver de terre comme si c’était un miracle, glisser en luge sur une colline en inventant une théorie sur le sens de la vie. Calvin & Hobbes, c’est l’apprentissage du vivant et de son monde par l’expérience, l’émotion et l’émerveillement. Calvin nous rappelle d’ailleurs très simplement une évidence au détour d’une discussion qu’il a avec son tigre : « Pour aimer la nature, il faut d’abord la vivre. »
Bill Watterson, l’auteur, ne s’arrête pas là. Entre critique de la société de consommation, satire de l’inaction écologique, remise en cause des normes sociales et de l’obéissance automatique aux adultes, ce n’est pas seulement une BD pour enfants. C’est un contre-pouvoir en bandes dessinées.
À 6 ans, on rit. À 12 ans, on rit et on se reconnaît. À 20 ans, on rit et on comprend.
À (re)lire d’urgence. Parce qu’entre un tigre philosophe et un enfant rebelle, on comprend qu’il existe une forme de militantisme douce, joyeuse et contagieuse : celle de ne jamais cesser de s’émerveiller.

Marion – “Le mal des montagnes” de Reporterre, en collaboration avec La Revue dessinée
En tant que passionnée de sports de montagne et ayant grandi dans les Alpes, je m’interroge depuis quelque temps sur notre manière de “consommer” ces espaces que nous disons aimer. Entre tourisme de masse, grands projets déconnectés et crise climatique, notre rapport à la montagne mérite d’être repensé. C’est pour cela que la BD-enquête Le mal des montagnes, publiée par Reporterre en collaboration avec La Revue dessinée, m’a immédiatement interpellée.
Ce hors-série m’a touchée parce qu’il invite à lever les yeux et à regarder autrement ces espaces que nous chérissons et rappelle que, derrière les paysages de carte postale, se jouent des enjeux écologiques, économiques et sociaux cruciaux.
J’espère qu’elle contribuera à éveiller les consciences et à encourager un rapport plus respectueux et juste à la montagne — non plus comme un terrain de jeu, mais comme un milieu vivant à protéger.
A commander ici : https://boutique.4revues.fr/common/categories/36
