Ingénieur agronome et cofondateur de Terre Vivante (maison d’édition, centre écologique …), Claude Aubert est en France l’un des pionniers de l’agriculture biologique, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, dont nous avons déjà parlé (voir références en bas du texte).
Dans les premières pages du livre « Le pari fou du bio », Claude Aubert nous relate sa découverte enthousiaste de la bio et sa contribution au développement de cette dernière, aux côtés de Roland Chevriot, Mattéo Tavera, Karin Mundt et d’autres, dès les années 1960.
Durant cette période, seuls quelques agriculteurs de l’Hexagone pratiquent et expérimentent l’agriculture biologique. En 1964, plusieurs de ces pionniers fondent l’association Nature et Progrès à l’origine du premier cahier des charges encadrant ce mode de production agricole. Une association, dont l’auteur deviendra secrétaire général courant 1970, tout en cultivant un demi-hectare en maraîchage bio et livrant ses légumes à Paris à quelques particuliers et magasins diététiques.
Durant les années 1970-80, les acteurs de la bio créent plusieurs structures essentielles :
l‘IFOAM (Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique), en 1972, le SYNABIO (Syndicat des transformateurs de produits naturels et biologiques), en 1976, la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique), en 1978, l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique), en 1982. Syndicat de producteurs, La FNAB défend les intérêts de ses adhérent-es face notamment aux pouvoirs publics longtemps frileux à encourager le développement de cette forme d’agriculture par en particulier des mesures pécuniaires incitatives en direction des agriculteurs. Même si l’Etat français reconnait, sans toutefois la citer, l’agriculture biologique à travers la loi d’orientation agricole du 4 juillet 1980.
Jusqu’aux années 1990, la croissance du nombre de producteurs est lente et les bio-sceptiques ne manquent pas pour mettre en doute les atouts de l’agriculture biologique par rapport à l’agriculture conventionnelle. Pourtant, comme l’explique Claude Aubert, les atouts de la bio sont indéniables : préservation de la matière organique des sols et de sa capacité à nourrir les cultures sans polluer les ressources en eau par des pesticides et autres engrais chimiques ici bannis, maintien voire accroissement de la biodiversité végétale et animale des fermes biologiques, supériorité, souvent, de la qualité nutritionnelle des aliments ainsi produits, création d’emplois nombreux et non délocalisables.
Du côté des consommateurs, l’engouement pour les produits bio va connaître un essor sensible au cours des années 2000-2010 et les conversions, installations d’agriculteurs en bio vont suivre. Dans son ouvrage, l’auteur n’esquive pas la question de l’industrialisation, sous la pression de la grande distribution, d’une partie de la bio. Il s’intéresse, en outre, aux passerelles entre agriculture biologique et agriculture paysanne, aux fausses alternatives à la bio, telle l’agriculture raisonnée.
Il se penche aussi sur l’impact néfaste des engrais azotés, souvent employés à l’excès par l’agriculture conventionnelle, sur les écosystèmes.
Accessible à tous les lecteurs, « Le pari fou du bio » nous éclaire sur l’origine et l’évolution de l’agriculture biologique des années 1960 à nos jours en France. Et il apporte en outre des informations inconnues ou restées confidentielles, notamment sur l’azote et ses « apprentis sorciers »…
Biographie de Claude Aubert
Ingénieur agronome, Claude Aubert est un pionnier de l’agriculture biologique et de l’alimentation saine, auteur de nombreux ouvrages sur ces sujets. Il est également cofondateur de Terre vivante. Préface du Docteur Laurent Chevallier, médecin nutritionniste, attaché des Hôpitaux au CHU de Montpellier et en clinique, auteur de nombreux ouvrages sur la santé.
Du même auteur :
« Manger bio c’est mieux ! » par Claude Aubert, Denis Lairon et André Lefebvre