Adrien Bellay décide de se tourner vers le documentaire indépendant et coréalise le film La Voix des Tatuyos. Cette expérience sera le déclic. En 2016, il réalise et produit un film à la fois personnel et collectif : L’Éveil de la Permaculture.
Partir à la rencontre des acteur.rices de la permaculture
En 2014, Adrien Bellay décide de suivre un cours de design en permaculture avec un ami. Deux semaines d’apprentissage sur le fonctionnement des écosystèmes où les valeurs de partage et d’humanité prennent enfin sens. En plus de transmettre leur savoir, Andy et Jessie Darlington, les deux formateurs, insufflent une forte énergie entre les membres du groupe ; il s’agit là d’autonomie, de résistance, et de pouvoir d’agir. C’est à partir de cette expérience que le réalisateur a décidé de parcourir le pays pour rencontrer d’autres permaculteurs afin de faire un film qui questionne notre relation à la terre et aux humains.
Il décrit plusieurs installations comme celle d’un couple d’éleveurs ovin ayant développé des techniques d’agriculture pas comme les autres. Pensée à l’origine comme une agriculture soutenable nécessitant, à termes, moins d’interventions humaines, la permaculture, telle que la pratiquent Andy et Jessie Darlington, est un système d’ingénierie complexe inspiré des écosystèmes naturels. Cette science appliquée mêle des techniques d’agronomie et de paysagisme dans le but de développer des lieux de vie écologiques et équitables. Cette inspiration, les Darlington ont décidé de la transmettre. C’est ainsi qu’ils ont contribué à la création d’un réseau de formation aujourd’hui en pleine expansion.
Dans leurs pas, une nouvelle génération de permaculteurs participe à ce mouvement. Pascal Depienne s’est installé dans le Poitou avec sa compagne. Il y a conçu une des rares fermes en permaculture autonome. Quand d’autres suivent la voie de l’agriculture conventionnelle et de la société de consommation, certains font le choix de la permaculture et souhaitent s’approprier ce nouvel art de vivre et apporter des solutions concrètes aux dérèglements climatiques et sociaux. Ils ont quitté la ville et son rythme effréné, pour redécouvrir le lien qui les unit à la terre…
Plusieurs générations se sont transmises les valeurs et les savoirs de la permaculture. À l’heure programmée de l’effondrement des écosystèmes naturels, une lutte est engagée pour assurer cette transmission, proposer une nouvelle vision du monde et offrir une alternative crédible. Mais cette nouvelle interprétation du monde se fera contre les préjugés, les écrans de fumée et les filtres que le monde contemporain nous impose.
S’installer en agriculture biologique et pratiquer des techniques permacoles sur sa ferme n’est cependant pas chose aisée. Tout dépend du but de l’installation. Si c’est pour en vivre économiquement, beaucoup de travail et beaucoup de temps seront nécessaires avant de parvenir à un revenu, tant le modèle agricole est fondé sur une agriculture éloignée de la permaculture. Si c’est pour pratiquer un retour à la terre dans une démarche d’autonomie et sans velléité d’en vivre économiquement, la démarche sera longue et stimulante, nécessaire aux sols et aux écosystèmes, et la permaculture reste accessible à toutes et tous, partout dans le monde.