La campagne “Good Clothes, Fair Pay”

Pendant trop longtemps, les marques de mode ont promis de faire ce qu’il fallait. Elles ne l’ont pas fait. Nous ne pouvons pas attendre des mesures volontaires de la part des marques individuelles. L’industrie doit être réglementée et tenue pour responsable.

Good Clothes, Fair Pay est une campagne qui s’appuie sur une initiative citoyenne européenne (ICE), pour exiger une législation sur le salaire vital dans le secteur de l’habillement, du textile et de la chaussure.

A partir du 19 Juillet 2022, l’objectif est de collecter un million de signatures de citoyens de l’UE pour faire pression en faveur d’une législation qui oblige les entreprises à faire preuve de diligence raisonnable en matière de salaire vital dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Une initiative citoyenne européenne, c’est quoi ?

L’initiative citoyenne européenne donne l’occasion de participer à la construction de l’Union européenne en demandant à la Commission européenne de proposer de nouvelles législations.

Chaque campagne doit obtenir le soutien d’au moins 1 million de personnes en 12 mois, avec un nombre minimal dans au moins sept pays de l’UE. Ces personnes doivent remplir un formulaire spécifique de déclaration de soutien, en fournissant une pièce d’identité.

Pourquoi la campagne « Good Clothes, Fair Pay » ?

La grande majorité des travailleurs de l’habillement et du textile dans le monde gagnent des salaires très bas et beaucoup d’entre eux sont piégés dans la pauvreté au travail.

Dans certains pays, il n’existe pas de salaire minimum légal. Dans les pays où ils existent, ces salaires ne permettent pas aux travailleurs de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Même dans ce cas, de nombreux travailleurs finissent par gagner moins que le minimum légal.

Le droit à un salaire décent est un droit humain fondamental reconnu par les Nations unies.

Le salaire de subsistance permet aux travailleurs de subvenir à leurs besoins essentiels et à ceux des personnes à leur charge – y compris la nourriture, le logement, l’éducation et les soins de santé – et de disposer d’un revenu discrétionnaire en cas d’imprévus. Il doit être gagné au cours d’une semaine de travail standard de 48 heures maximum, avant les primes, les indemnités ou les heures supplémentaires, et après impôts.

Les syndicats, les groupes de défense des droits des travailleurs et les universitaires ont mis au point des méthodologies crédibles pour calculer un salaire de subsistance dans les pays ou régions où nos vêtements sont fabriqués.

Les coûts salariaux ne représentent qu’une infime partie du coût de nos vêtements. Il est faux de croire que si les travailleurs de l’industrie du vêtement reçoivent un salaire décent, les consommateurs verront le prix de leurs vêtements augmenter de manière significative. En fait, un rapport d’Oxfam a révélé que si les marques versaient aux travailleurs de la confection un salaire décent dans la chaîne d’approvisionnement, le coût final d’un vêtement n’augmenterait que de 1 %.

Pourquoi avons-nous besoin d’une législation européenne sur le salaire de subsistance ?

L’Union européenne est le plus grand marché unique du monde. Pourtant, seule une entreprise sur trois dans l’UE identifie les risques liés aux droits de l’homme et prend des mesures en conséquence, et encore moins se concentre sur les salaires décents (Parlement européen).

Les mécanismes volontaires ne suffisent pas. Malgré la création, au cours de la dernière décennie, de nombreuses initiatives volontaires sur le salaire de subsistance, dans lesquelles les marques peuvent s’inscrire et prendre des engagements, l’écart entre ce que les travailleurs gagnent et ce qu’ils devraient gagner s’est creusé.

Nous avons besoin d’une législation qui exige une diligence raisonnable en matière de salaire de subsistance afin de garantir la responsabilité et l’action de toutes les entreprises, et pas seulement de celles qui sont sensibles à leur réputation ou axées sur les valeurs. Cela permettrait à toutes les entreprises de prendre des mesures en matière de salaire de subsistance et d’uniformiser les règles du jeu dans l’ensemble du secteur. Notre proposition s’applique non seulement aux pays de l’UE, mais aussi aux entreprises qui vendent leurs produits dans l’UE, indépendamment du lieu de fabrication de ces produits.

Si les travailleurs des chaînes d’approvisionnement mondiales gagnaient un salaire décent, des familles et des communautés entières sortiraient de la pauvreté et contribueraient à un développement économique et social crucial, conformément aux objectifs de développement durable (ODD).

Pour en savoir plus : https://www.goodclothesfairpay.eu/

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