Le respect de l’environnement est un des objectifs fondamentaux de l’agriculture biologique. Nombre d’exemples confirment son impact positif.
Pour l’amélioration et la préservation de la qualité de l’eau, plusieurs communes ont fait le choix d’encourager les producteurs situés sur les zones de captage à se convertir à
l’agriculture biologique (Munich depuis 1991, Lons-le-Saulnier, New-York, Paris…). Pour la municipalité de Munich, le coût du programme de soutien à l’agriculture biologique représente 0,01 euro par mètre cube d’eau distribué, et cela évite par ailleurs les coûts de retraitement des eaux. À titre de comparaison, le seul coût d’élimination des nitrates dans l’eau potable est estimé en France à 0,3 euro par mètre cube. Mais tous les modes de production, même bio, ne se valent pas. Faire son compost localement est préférable à l’utilisation de guano venu d’Amérique du sud. Choisir de produire exclusivement des fruits et légumes de saison issus de cultures de plein champ consomme aussi moins d’énergie que de produire sous serres chauffées. Par exemple, produire et transporter un melon d’Amérique du sud par avion nécessite soixante fois plus de pétrole que s’il est cultivé localement. Autre exemple, la culture des légumineuses, qui émet 70 à 80% de GES en moins que la culture du blé, notamment car la fertilisation azotée n’est pas nécessaire. Les
légumineuses permettent de capter l’azote de l’air et de l’introduire dans les sols.
C’est pourquoi nous prônons une bio locale et de saison, meilleure pour l’environnement pour de nombreuses raisons :
- Limitation des risques d’érosion
- Meilleur taux de matière organique dans le sol (stockage du carbone)
- Préservation de la qualité de l’eau
- Amélioration de la biodiversité
- Participation à la préservation de paysages agricoles diversifiés et du patrimoine agricole
- Diminution des émissions de gaz à effet de serre (engrais azotés)
- Diminution des pertes d’azote
- Meilleur bilan énergétique
Cette question est tirée du livret « La Bio en Questions », disponible en intégralité ici.
Qu’est-ce que l’agroécologie ? Derrière le terme « agroécologie », encore majoritairement méconnu du grand public, se cache un modèle super-héros porteur de solutions durables et miraculeuses pour l’avenir de l’humanité. A l’heure où l’agriculture industrielle montre ses limites et ses revers destructeurs, l’agroécologie nous offre des solutions pour nous reconstruire et réinventer notre manière de nous alimenter. L’agroécologie, l’antithèse de l’agriculture industrielle Depuis l’industrialisation massive et généralisée de l’agriculture, la nature et les écosystèmes ont été ignorés et exclus de toutes pratiques agricoles conventionnelles. Pire encore, avant les prises de conscience écologique, l’être humain était persuadé que les ressources naturelles étaient disponibles en abondance et renouvelables à l’infini. Évidemment, il n’en est rien. Basée sur l’utilisation excessive d’engrais chimiques, de semences OGM et de pesticides ravageurs, l’agriculture industrielle est à l’origine de l’appauvrissement des sols, de la destruction de la biodiversité et de l’épuisement des ressources naturelles. Ajoutons à cela que l’agriculture industrielle est un accélérateur du changement climatique, puisqu’elle est à l’origine de 14% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde1. Pétrole et gaz étant les principaux composés des engrais et pesticides chimiques. Le modèle agricole actuel est alors insoutenable sur le long terme et met à mal notre capacité future à nourrir la planète. Là où l’agriculture conventionnelle est synonyme de dégradation, l’agroécologie apporte une forme de pérennité au système alimentaire. Agroécologie : définition L’agroécologie est la fusion de deux champs de connaissance : l’agriculture et la science de l’environnement. Elle propose de comprendre la nature pour en tirer les meilleurs bénéfices, sans la nuire. Dans l’agroécologie, les plantes adventices (plus connues sous le terme de « mauvaises » herbes) et les insectes ne sont plus des obstacles, mais une opportunité d’améliorer les cultures. Ainsi, ce que l’agriculture industrielle s’efforce de détruire, l’agroécologie le valorise. Ce que nous qualifions de mauvaises herbes sont en fait des plantes aux multiples fonctions : certaines peuvent servir de nourriture aux animaux, d’autres de répulsif à insectes ou encore de fertilisant pour les sols. L’agroécologie s’appuie alors sur ce que la nature a de meilleur à nous offrir pour rendre l’agriculture plus saine et plus respectueuse de l’environnement. Elle permet de récréer des écosystèmes naturels, de réintroduire de la biodiversité au cœur des plantations et d’optimiser les cultures. Cerise sur le gâteau, l’agroécologie est plus performante que l’agriculture industrielle et serait en mesure de nourrir l’humanité. C’est prouvé, avec l’agroécologie, les rendements agricoles sont multipliés par 2 voir 3 en fonction des parcelles2. Selon une étude menée par l’Université d’Essex au Royaume-Uni, les méthodes agroécologiques ont montré une augmentation de 80% des rendements dans 57 pays par rapport à l’agriculture industrielle3. L’agroécologie permettrait alors de produire plus tout en produisant mieux. Comment ça fonctionne ? L’agroécologie propose un ensemble de méthodes agricoles respectueuses de l’environnement. A l’inverse de l’agriculture industrielle qui se base sur la monoculture, l’agroécologie prône la polyculture : le fait d’associer plusieurs espèces végétales, voir animales, au sein d’une même parcelle agricole. Cette diversification des espèces permet une forme de solidarité naturelle, s’inspirant du principe même d’écosystème. Cette association d’espèces est propre à chaque territoire, nous ne pouvons pas imposer le même modèle agricole partout car les caractéristiques d’un écosystème varient d’un lieu à l’autre. Ainsi, il existe une multitude de combinaisons agroécologiques bénéfiques à chaque terre. Pour donner quelques exemples concrets, les plantations de carottes permettent de repousser les moucherons et les insectes destructeurs du poireau. Tandis que l’odeur des poireaux et des oignons font fuir les ravageurs de la carotte. D’un autre côté le basilic et le persil permettent de protéger les plantations de tomates. Et le fenouil, quant à lui, protège la salade des limaces. L’autre méthode emblématique de l’agroécologie est l’agro-foresterie. L’association de certaines variétés d’arbres sur une plantation agricole permet d’apporter des nutriments aux plantes et de mieux conserver l’humidité des sols grâce à l’ombre procurée par le feuillage. Par ailleurs, les feuilles d’arbres font un excellent engrais qui améliore la fertilité des sols, et de manière générale les arbres permettent d’absorber le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Lorsque nous adoptons ce type d’agriculture, un cercle vertueux se crée autour de l’exploitation agricole. Les producteurs deviennent autonomes et ne vivent plus sous le joug des multinationales vendeuses d’engrais, pesticides chimiques et semences OGM. La ferme se suffit à elle-même, les coûts de production baissent et le rôle de l’agriculteur est revalorisé. L’agroécologie nécessite un savoir-faire de la part des agriculteurs. Une véritable ingénierie du végétal qui a été oublié jusqu’ici. Avec l’agroécologie, tout est une question d’équilibre. Cette nouvelle forme d’agriculture nous prouve que la nature est bien faite, et que toutes les solutions aux problèmes agricoles existent déjà dans le monde végétal. C’est pourquoi il est désormais nécessaire de réapprendre comment travailler avec la terre, afin de la soigner, de l’optimiser et de collaborer respectueusement avec elle, pour réinventer l’agriculture et s’offrir un monde meilleur. Merci à Candice Fabre, bénévole chez Bio Consom’acteurs pour cet article ! |