Le tribunal de grande instance de Lyon a jugé le 13 février dernier Monsanto responsable de l’intoxication aigüe de l’agriculteur Paul François à l’herbicide Lasso. Monsanto est condamné à indemniser entièrement celui-ci, selon l’AFP. Atteint au visage le 27 avril 2004 par des vapeurs de cet herbicide alors qu’il nettoyait une cuve, ce céréalier avait été pris de nausées, vertiges et autres troubles neurologiques, au point de cesser son activité durant un an. Il est aujourd’hui invalide à 50% (voir article de Bio Consom’acteurs du 12 décembre 2011).
La dangerosité du Lasso, reconnue dès les années 1980, a entraîné son interdiction au Canada, au Royaume-Uni et en Belgique, bien avant son retrait du marché en France en 2007. Monsanto est par ailleurs accusé de n’avoir détaillé ni la composition de son produit, ni les risques liés à l’inhalation, ni l’obligation de porter un masque sur l’étiquette.
En 2005, des analyses médicales avaient décelé des traces de monochlorobenzène, un solvant contenu dans le Lasso, dans le corps de Paul François. En 2008, ce dernier faisait reconnaître ses troubles comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole (MSA). Il lançait alors une procédure en responsabilité civile contre Monsanto.
En 2011, Paul François crée une association d’aide aux victimes des pesticides, Phyto-Victimes. Celle-ci soutient les agriculteurs qui souhaitent faire reconnaître leurs pathologies comme maladies professionnelles. Selon le journal La Tribune, seulement 47 cas auraient été reconnus comme telles par la MSA durant les dix dernières années (cancers du sang, de la vessie ou troubles respiratoires).
Toujours selon ce quotidien, un deuxième agriculteur se serait lancé dans un procès contre Monsanto, qu’il estime responsable de son cancer des os.
