Une défiance importante des jeunes envers la mondialisation
Des études récentes sur le bien-être des jeunes, leur perception de la société ou encore leurs pratiques de consommation mettent en lumière une défiance importante des jeunes envers la mondialisation des entreprises et des politiques.
L’étude GreenFlex « Millennials et consommation durable, une vérité qui bouscule » réalisée en 2018, souligne certaines fractures de perception de la mondialisation parmi les jeunes, avec pour certain.e.s un rejet, accompagné d’un risque de repli sur soi. Tous concernés par le développement durable d’une façon ou d’une autre, les millennials poussent en revanche les marques et entreprises à repenser les offres existantes.
Des jeunes acteurs du changement
Les jeunes possèdent les potentialités et la motivation pour être les acteurs d’un changement durable de société. On peut citer notamment les mobilisations pour le climat qui ont pris la forme depuis 2018, dans plusieurs pays d’Europe, de grèves scolaires et étudiantes pour le climat.
L’éducation au commerce équitable, parce qu’elle permet d’aborder de manière transversale de nombreux sujets de société (organisation des filières économiques, protection de l’environnement, droits humains, égalité femmes/hommes, etc.) et qu’elle incite la création de liens entre les producteur.rice.s et les consommateur.rice.s, est en mesure d’accompagner ce souhait d’engagement exprimé par les plus jeunes.
Des comportements qui restent consuméristes
Malgré une volonté d’engagement, et une défiance envers les marques, une étude de décembre 2019 du CREDOC titrait : « Environnement : les jeunes ont de fortes inquiétudes mais leurs comportements restent consuméristes » *
Les jeunes sont plus préoccupés par l’environnement que le reste de la population, mais ils gardent un comportement consumériste, en particulier pour les équipements multimédia et le shopping.
Depuis le début 2019, la grève des étudiants pour le climat, initiée par la militante suédoise Greta Thunberg, a déclenché une mobilisation internationale avec des déclinaisons dans de nombreux pays, dont la France. Cette mobilisation, ainsi que le fort vote écologiste des jeunes aux élections européennes de 2019, rend visible une jeunesse française convaincue de la réalité et de la gravité du changement climatique et pointant du doigt l’inaction politique. Les travaux menés par le CRÉDOC pour l’ADEME révèlent une réalité plus nuancée. Si les jeunes sont réellement inquiets et pénétrés de la catastrophe écologique annoncée, leurs comportements au quotidien ne sont pas bien différents de ceux des générations plus âgées.
En particulier, les jeunes montrent un goût certain pour le shopping, les équipements et pratiques numériques, les voyages en avion et une alimentation peu durable. Ils ont des habitudes plus écologiques que leurs aînés dans deux domaines seulement : au quotidien, ils privilégient la marche, la bicyclette, les transports en commun, le covoiturage. Et ils montrent un intérêt fort pour les alternatives à l’achat neuf (achat d’occasion, location, emprunt, revente, troc, etc.). L’étude met à jour cinq pistes pour favoriser des actions concrètes pour l’environnement auprès des jeunes comme de l’ensemble de la population.
(*) : Etude du CREDOC : Consommation & Modes de Vie N°CMV308 – décembre 2019