Le vin et ses labels

Après un grand week-end pour le vin bio au 12ème Salon Millésime Bio de Montpellier, faisons le point sur les tendances, les différences entre vin bio et vin conventionnel, sur les sulfites et sur les labes existants.

Le vin bio, une tendance ou un vrai choix gustatif et engagé ?

Alors que le consommation de vin diminue en France, devenant une boisson occasionnelle pour beaucoup, la vente de vin bio, elle, ne cesse d’augmenter. Le marché devrait ainsi augmenter de 14% par an d’ici à 2022. D’après l’Agence Bio, en France, en 2017 10% du vignoble français était bio ou en conversion. Cela représente une croissance de près de 70% du nombre d’exploitations viticoles bio entre 2007 et 2017.

En outre, aujourd’hui de plus en plus d’études s’intéressent au goût du vin bio versus le vin issue de l’agriculture conventionnelle. Les résultats sont sans appel, le vin bio est mieux perçu par les amateurs de vin. Par exemple, en 2016,  l’étude portée par KEDGE Business School et l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) a montré que le vin bio avait meilleur goût que le conventionnel, et ce même lors de dégustation à l’aveugle. Les chefs des restaurants le savent et il est aujourd’hui assez rare de ne trouver aucun vin bio sur une carte.

Choisir un vin bio plutôt qu’un vin issu de l’agriculture conventionnelle c’est aussi faire le choix d’un monde de travail respectueux de la nature. Les règles strictes de l’Agriculture Biologique prend en compte l’impact de la production viticole sur l’environnement (sol, air, eau) ainsi que les conditions de vinification.

Les cuivres et les sulfites, que doit-on retenir ? 

Un des principaux arguments des personnes qui défendent le vin non bio est de dire que certes, il y a moins de pesticides dans le vin bio mais on retrouve plus cuivre. Effectivement, dans le vin bio nous allons retrouver du cuivre. Seulement, il n’y en a pas plus que dans le vin non bio, et s’il y en a c’est parce que c’est obligatoire. En effet, l’Europe oblige les viticulteurs à utiliser le cuivre afin de lutter contre le retour des maladies de la vigne. Selon le Journal Officielle du Sénat du 22.03.18 (p.1296), « Le remplacement du cuivre n’est pas envisageable.[…]. Sans cuivre, ou en quantité insuffisante, les producteurs ne pourraient que se détourner du mode de production biologique, ce qui serait contradictoire avec les objectifs fixés par les pouvoirs publics. »

En revanche, il est important de souligner que les viticulteurs bio ont tendance à utiliser de très faibles doses de cuivre, et sous souvent en deçà des seuils européens. De fait, il y a moins de sulfites dans le vin bio que dans le vin conventionnel. Aussi, il est à noter qu’il y a en a plus dans les vins blancs que dans les vins rouges.

Les labels des vins bio

Aujourd’hui, outre les labels AB et l’Eurofeuille qui sont les plus connus en France, d’autres labels se différencient par un engagement plus fort, des critères plus restrictifs.

Les labels AB et Eurofeuille : Les vins AB/Eurofeuille répondent aux critères de l’agriculture biologique pour la culture de la vigne, et celle de la vinification bio, en vigueur depuis le 8 février 2012 et appliquée depuis les vendanges de 2012. Le recours aux pesticides et aux engrais de synthèse ainsi qu’aux OGM y est interdit. L’utilisation de produits d’origine naturelle tels que les insecticides végétaux, le cuivre, le soufre sont autorisées avec des doses plus faibles qu’en conventionnel.

Demeter : Marque créée en 1932, Demeter vise à intensifier le lien naturel entre le sol, les racines, le ciel, la lune afin de renforcer la vitalité et la résistance des plantes. Pour la viticulture, Demeter dynamise le milieu de la vigne en prenant en considération tous les éléments de son environnement (terre, air, astres, etc.). De cette manière, le vin garde toute l’expression du terroir. A ce titre, le label propose deux certifications :

  • Le vin issu de raisins Demeter : vin issus de raisins certifiés biodynamiques mais n’ayant pas de restriction dans l’étape de la vinification
  • Le vin Demeter : vin certifié biodynamique respectant les règles strictes de récolte et vinification (récolte manuelle, collage avec des blancs d’œufs biodynamiques ou de la bentonite)

Nature et Progrès : Créé en 1964, le label Nature et Progrès garanti une récolte manuelle et une fermentation obtenue à partir de levures bio indigènes. La chaptalisation (l’ajout de sucre permettant une augmentation du volume d’alcool) est autorisée à hauteur de 1 %. Le collage avec des blancs d’œufs bio ou de la bentonite est toléré. Les taux de dioxyde de soufre autorisés sont deux fois moins importants que ceux de la réglementation bio européenne.

Bio Cohérence : Label créé en 2010, Bio Cohérence va plus loin que les labels AB et Eurofeuille en assurant des ingrédients 100% d’origine agricole bio, un chai 100% bio ou encore l’interdiction de l’utilisation de certaines substances (gomme d’acacia, acide métatartique, levures exogènes, argon, etc.). Le vin Bio Cohérence certifie un vin produit, vinifié et mis en bouteille sur l’exploitation. Pour en savoir plus, consulter le tableau détaillé.

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