En mars et mai 2020, deux nouveaux labels ont été dévoilés au public. Alors que les consommateurs ont souvent été confrontés à un dilemme : « que choisir entre bio, local et équitable ? », les labels Bio.Français.Equitable et BIO ÉQUITABLE EN FRANCE semblent apporter une proposition intéressante.
Bio.Français.Equitable
Les plus : C’est l’association du cahier des charges bio aux exigences du commerce équitable. Garantit aux consommateurs des légumes biologiques produits en France, et aux agriculteurs bio un prix rémunérateur et des relations commerciales équitables.
Les moins : Marque locale, apposée sur seulement 4 légumes de la gamme bio Picard (courgette, maïs, haricot vert, carotte) et disponible dans 87 magasins de Nouvelle Aquitaine et d’Occitanie. Un nouveau label, source possible de confusion pour les consommateurs ? Un besoin de pédagogie et d’information transparente s’impose.
Notre avis :
Issu d’un travail entre la Fnab et le groupe Picard Surgelés, ce label vise la relocalisation des filières de légumes pour la transformation, donc une bio, locale et équitable, ça nous plait ! On souhaite que cette expérience puisse s’étendre à d’autres régions et à d’autres produits, et qu’elle inspire les pratiques commerciales d’autres acteurs de la grande distribution.
BIO ÉQUITABLE EN FRANCE
Les plus : S’appuie sur deux expériences de commerce équitable avec des producteurs français qui ont démontré, sur la durée, leur capacité à générer un impact significatif : la démarche Ensemble de BIOCOOP créée en 2001 et la charte Paysans d’ici d’ETHIQUABLE lancée en 2011. Démarches collectives aux côtés de coopératives et de transformateurs. Un commerce équitable qui promeut une agriculture paysanne bio et participe à la transition écologique.
Les moins : Un nouveau label, source possible de confusion pour les consommateurs ? Un besoin de pédagogie et d’information transparente s’impose.
Notre avis :
La tendance d’une bio, locale et équitable prend de l’ampleur, et c’est tant mieux. Intéressant d’ajouter des critères sociaux et commerciaux au cahier des charges bio, pour répondre aux exigences des consommateurs avertis.
La jungle des labels ?
« Le label doit rester un signal positif chez les consommateurs et être une garantie confiance. Sans label visible et reconnaissable, et indépendant, utilisé par une grande diversité de structures, il est difficile pour nous consommateurs de s’y retrouver dans les engagements prétendus sur le packaging. En tant que mouvement de consommateurs, nous nous questionnons sur la pertinence d’accumuler des labels, même si l’urgence d’étendre l’équité à tou.te.s nos producteur.rice.s français est réelle. Nous appelons le plus possible à la convergence ! Chez FAIR[e], avec Bio consom’acteurs, nous voulons jouer ce rôle d’aiguilleur dans la reconnaissance des labels par les consommateur.rice.s, pour ne pas se faire abuser. Aujourd’hui, les grandes marques quittent des vrais labels indépendants, portant une vision sociétale, pour des labels au rabais comme Rainforest ou Utz. C’est aussi à nous consom’acteur.rice.s de signaler aux marques que nous ne sommes pas dupes et que le marché aux labels internes et moins-disant auquel elles se livrent, nous dessert collectivement. »
Estelle Dubreuil, coordinatrice de l’association FAIR[e] un monde équitable.