De « pierre, feuille, ciseaux » à « Papier, crayons, plastique » !

L’arrivée de septembre sonne le glas : c’est la rentrée !

Les supermarchés et magasins spécialisés croulent sous les fournitures scolaires, feutres, stylos et cahiers s’entassent dans les rayons, les caddies dégorgent d’aquarelles et d’équerres, les parents paniquent entre les formats et le nombre de pages : les cœurs hyper-ventilent – et les porte-feuilles aussi. Ce moment, désagréable pour une majorité de parents, ne se rend guère plus agréable à l’environnement ou à la santé.

Selon l’application Greenly (1), qui permet de calculer les émissions carbones générées dans nos achats, les fameuses fournitures scolaires s’élèvent, par élève, à 40kg de CO2 émis, ce qui revient à un bilan total de 480 000 tonnes de CO2, chaque mois de septembre, soit près de ce que 8 millions d’arbres peuvent absorber sur 10 ans.

À ces chiffres vertigineux s’ajoutent plusieurs risques pour la santé de l’enfant, témoignages d’un contrôle bien trop insuffisant des composantes des fournitures scolaires (2). Parmi ces produits nocifs : le phtalate, que l’on trouve principalement dans les produits cosmétiques est présent sur certaines gommes et vernis de stylos, et représente un risque d’asthme chez l’enfant, d’obésité, de développement du diabète, et menace le neurodéveloppement de l’usager·e. Citons aussi le cétone, qui favorise le développement des difficultés respiratoires, et qui est présent dans la colle (essentiellement liquide) ainsi que dans les correcteurs (de type blanco). Nous retrouvons également des produits (très) allergisants dans les feutres, les colles et les peintures. La défense des grands papetiers est la suivante : n’est pas considéré comme “usage normal” de porter les feutres à la bouche, ou les colles au nez, aussi les risques par inhalation ou oralisation de tels produits ne sont pas testés. Dans les faits pourtant, il suffit d’observer un·e enfant ou un·e collégien·ne en situation d’écriture ou de coloriage environ 4 minutes pour être témoin du fameux mâchouillage de stylo.

Si les racines d’École et d’Écologie ne sont pas les mêmes (“École”, du grec “skhole” pour  loisirs et Écologie du grec “oikos” pour maison et “logos” pour la science), il s’agirait de recréer un lien entre ces deux termes et leurs définitions. Quelques gestes peuvent être adoptés, et qui ne sont pas réservés aux plus grosses fiches de paie : favoriser les classeurs (qui sont réutilisables sur plusieurs années), les cahiers recyclés et 100% papier (limiter le plastique et ses composants), attendre la liste de matériel fournie par l’enseignant·e pour ne pas risquer les ré-achats.

Surtout, et évidemment, interpeler l’État et le ministère de l’Éducation sur l’urgence d’une réglementation de la production des fournitures scolaires, et rappeler qu’il en va de la santé, non seulement de l’environnement, mais des enfants.  

Les alternatives écologiques : zoom sur ces propositions en marge des circuits capitalistes…
…et qu’il s’agirait de diffuser pour toutes les classes (scolaires et sociales) !
N’hésitez pas à vous tourner vers les ressourceries, qui proposent de plus en plus de matériel scolaire, et profitez du marché de l’occasion plutôt que du neuf, particulièrement bien développé pour les livres scolaires.
Quelques labels pour orienter vos achats :

  • Pour les cahiers et feuilles de papier, recherchez les labels Ange Bleu, Ecolabel européen, Écolabel nordique ou FSC.
  • Pour les feutres, privilégiez ceux à l’eau. Choisissez des crayons en bois non verni et optez pour des modèles rechargeables.
  • Pour les objets en plastique (protège-cahiers, règles, matériel de géométrie), recherchez la norme NF Environnement, qui garantit une réduction des solvants et substances toxiques.

 

En somme, évitez au plus possible d’acheter des fournitures neuves. Privilégiez les produits durables et réutilisables, comme les stylos et feutres rechargeables. Agissez en faveur de la santé des enfants et de la planète en ouvrant cette discussion encore trop peu diffuse et en interpelant les pouvoirs décisionnaires : nos enfants ne doivent plus être au contact de produits nocifs (3) !

 

Par Blanche Lafaurie, chargée d’action éducative

 
(1) Greenly, application mobile, https://greenly.earth/fr-fr/bilan-carbone?utm_term=greenly&utm_campaign=1%3A+SN+%7C+2%3A+Brand+%7C+3%3A+Search+Brand+google+%7C+4%3A+FR&utm_source=adwords&utm_medium=ppc&hsa_acc=8929442750&hsa_cam=14344835684&hsa_grp=127465409178&hsa_ad=574621659266&hsa_src=g&hsa_tgt=kwd-741559634&hsa_kw=greenly&hsa_mt=p&hsa_net=adwords&hsa_ver=3&gad_source=1&gclid=CjwKCAjwxNW2BhAkEiwA24Cm9DB-iifyeeTbHRBBQc4qG4H9wkCBbdl3Xe9pjDTpHiwnGxEN9fnDohoCZb4QAvD_BwE

(2) WECF France, août 2022, « Fournitures scolaires : trop de substances problématiques ! 

(3) Guide de l’ADEME : https://presse.ademe.fr/wp-content/uploads/2021/07/ADEME_infopresse_Rentree_Juillet2022.pdf   

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