Quand l’évolution des politiques alimentaires en appelle d’autres
Mercredi 7 octobre 2018, la 3ème édition des Victoires des cantines rebelles avait lieu à l’hôtel de ville de Paris ! 239 collectivités et 3 401 cantines y participaient, ce qui représente 500 000 convives réguliers. Elles ont pour but de valoriser une évolution globale des politiques alimentaires dans les cantines, incluant, outre la proportion de produits issus de l’agriculture biologique, la lutte contre le gaspillage alimentaire, la diversification des protéines dans les menus, ainsi que la proximité des produits (produits de saison et locaux). 86% des cantines bio travaillent ainsi sur la diversification des protéines, enjeu majeur face aux défis des changements climatiques.
« Célébrer ce qui se fait de mieux dans les cantines en France » clame Gilles Pétrole, l’inlassable président d’Un Plus Bio
« Quand on fait bien les choses, il faut le faire savoir ! » insiste Cyril Dion, parrain de l’évènement, qui rappelle l’importance de la diffusion de nouveaux récits, évoquée dans son Petit manuel de résistance contemporaine. L’agriculture étant l’une des 3 activités humaines ayant le plus d’impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre, il s’agit de transformer notre modèle en profondeur. Il parle de « cantines pionnières », car elles sont en avance sur les autres et montrent la voie. « On pense le monde et on le décrit sous forme d’histoires, ce qui a une capacité de reproduction, de montrer que c’est possible. » explique-t-il.
« On travaille tous ensemble et on prend beaucoup de plaisir. »
Sur le podium, on entend de belles histoires qui parlent de travail collectif, de cohésion, d’esprit d’équipe, d’humilité, de partage et de plaisir : « On a bien compris qu’on était complémentaires ». Remises par leur parrain et marraine Cyril Dion et Emilie Loizeau, ces trophées prouvent que « quand des collectivités veulent s’engager, elles y arrivent » (mot du président de l’Observatoire national de la restauration collective, bio et durable). Même si les objectifs de 100% bio, 100% local peuvent paraitre utopiques à certains, les menus des cantines ont aussi des répercussions sur les habitudes des familles. En témoigne le titre du nouveau livre d’Un Plus Bio : Je veux manger comme à la cantine bio !
Plusieurs types de structures sont concernées : les écoles, les établissements collectifs, y compris les maisons de retraite et EHPAD, les associations et collectifs citoyens. Cette cérémonie a décerné 5 prix, les « Victoires », dans les catégories suivantes :
- Catégorie Collectivités « Nombre de repas quotidiens inférieur à 500 » : La commune de Saint-Just-de-Claix (38)
- Catégorie Collectivités « Nombre de repas quotidiens compris entre 500 et 3 000 » : La ville de Saint-Rémy-de-Provence (13)
- Catégorie Collectivités « Nombre de repas quotidiens supérieur à 3 000 » : La ville de Grenoble (38)
- Catégorie « Établissements collectifs » : EHPAD l’Obiou et EHPAD Hostachy (38)
- Catégorie « Ma cantine prend de la graine » : La ville de La Couronne (16)
- Prix spécial du Jury « Coup de cœur européen » : Association DEVENIRS, Marchin, Belgique
- Catégorie « Collectifs citoyens et associations » : Le relais montagnard – Association « L’autruche » (09)
- Cuisinier : Victoire décernée à Hugo Dereymez, chef de la cantine de Nogaro (Gers), venu avec le maire Christian Peyret.
Vous l’aurez compris, le plaisir n’est pas incompatible avec la restauration collective.
Et manger bio à la cantine ne coûte pas plus cher. Un repas en bio coûte en moyenne 1.88€ par repas. Comme la démarche s’accompagne également d’une végétalisation des repas, le coût des produits baisse. On croise les doigts pour que de nouvelles cantines s’engagent dans ce mouvement !
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