Les Pot’iront, jardin collectif dans le Rhône (69)

 
Dans ce jardin collectif de 3 hectares dont la moitié est cultivée en maraîchage, je rencontre Maxime Jean, le maraîcher des Pot’Iront. 
Maxime travaille ici à temps-partiel – 2 jours en hiver et 3 jours en été – et a suivi au préalable une formation en maraîchage biologique et en agronomie. Le reste du temps, il est ingénieur au ministère de l’Écologie.
 
L’association Les Pot’Iront, c’est comme une AMAP qui serait son propre producteur.
En adhérant aux Pot’Iront, chaque adhérent s’engage à travailler 8 jours par an pour soigner les légumes, les récolter, préparer les paniers et participer aux chantiers tels que le montage d’une serre ou l’élagage d’une haie.
Actuellement, les Pot’Iront fournissent 93 paniers de légumes par semaine répartis à 125 adhérents : il y a des paniers partagés entre 2 familles. « L’objectif est d’atteindre 100 paniers par semaine. Avec nos 3 hectares de terre fertile dont une partie réservée au verger, à 100 paniers, ça restera confortable pour organiser la rotation des cultures. » me dit Maxime.
Les adhérents sont répartis par quartier, de façon à réduire les déplacements pour le transport des cabas de légumes. Décines et Meyzieu sont les communes ayant le plus d’adhérents, mais d’autres résident à Vaulx-en-Velin, Villeurbanne, Lyon, Bron, Chassieu, Genas, …
 
La récolte a lieu le dimanche. Tous ensemble, les adhérents inscrits ce jour là récoltent, désherbent, plantent de jeunes plants et préparent les paniers. Venir au terrain, c’est aussi une occasion de convivialité et de partage, par exemple celui du pique-nique tiré du sac, de discussion sur le bio ou de tout autre sujet : agriculture, écologie, recettes de cuisine, …
 
Christophe, un adhérent qui travaille ce jour là au terrain, m’explique qu’il trouve ce fonctionnement très innovant, en permettant de sensibiliser les adhérents à l’agriculture bio et de les initier à la culture maraîchère grâce à un professionnel. De plus, ça crée un emploi alternatif. Pour lui, le jardinage en tant que hobby n’a aucun intérêt : « On devrait tous se nourrir grâce aux jardins communautaires comme  celui-ci mais on manque d’information sur les solutions alternatives et viables autour de Lyon… La meilleure idée serait de multiplier les jardins participatifs comme le nôtre, le potentiel est là, c’est certain ! » dit-il. La seule limite de cette structure, c’est que les adhérents doivent habiter à proximité pour faciliter les déplacements. Lui venant du centre de Lyon et se déplaçant à vélo pour rester fidèle à ses valeurs écologiques, il doit s’organiser avec un autre adhérent pour ramener les cabas de légumes des lyonnais lorsqu’il est de journée jardin le dimanche.
 
Pour l’instant, le maraîchage aux Pot’Iront n’est pas certifié bio. Cependant il respecte le cahier des charges de l’AB. En effet, comme l’association ne vend pas sa production à l’extérieur, les adhérents peuvent contrôler par eux-même que la production est effectivement bio. Cependant, il est probable que l’association se lance dans une démarche de certification dans les années à venir.
 
 
 
 
propos recueillis par Maude

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