Situé près d’Angers, le Jardin de Cocagne angevin est cultivé en bio par des personnes en insertion. Le groupe de travail « Concrètement bio », de l’association Bio Consom’acteurs Pays d’Angers, composé d’une quinzaine de personnes, est allé visité ce jardin, qui entre de plein-pied dans le champ de l’économie sociale et solidaire.
L’objectif de ce jardin, créé il y a 15 ans : organiser un chantier d’insertion proposant à des personnes dans des situations d’exclusion sociale et/ou professionnelle, résultant de ruptures familiales, de problèmes de santé, etc. d’accéder à une mise en situation de travail dans le cadre d’activités d’utilité sociale et économique. Aucun prérequis (en terme de savoir-être ou de savoir-faire) n’est exigé lors de l’intégration des candidats. Les postes de travail proposés sont un support de mise en situation autour du travail de la terre, plus précisément de la conduite biologique des cultures maraîchères.
Le Jardin de Cocagne, jardin d’insertion
Au fur et à mesure de son cheminement personnel, accompagné dans son parcours professionnel par les quelque vingt salariés, chaque jardinier va acquérir de nouvelles compétences et développer de nouveaux réflexes, qui lui permettront, à terme, de se réinsérer sur le marché du travail ou de s’engager dans un parcours de formation.
Le travail de la terre, activité nouvelle pour la plupart des candidats, a souvent des vertus thérapeutiques : il peut favoriser un travail personnel qui mène à une meilleure connaissance de soi, et peut ainsi aider à regagner confiance dans sa capacité d’adaptation et d’évolution. Les travailleurs sociaux constatent souvent que « pouvoir redonner du sens au quotidien permet souvent de réinvestir la réalité ».
L’équipe d’encadrement accueille également des jeunes, engagés en service civique ou en contrat Avenir, ainsi que des bénévoles.
L’accompagnement proposé est adapté à chaque jardinier. Différents partenaires interviennent : organismes financiers, de formation ou de protection sociale, assistants sociaux, professionnels de santé.
Une centaine de personnes est accueillie chaque année. Actuellement 49 personnes, embauchées en contrat aidé, travaillent en moyenne 20h/semaine, leur parcours d’insertion pouvant s’échelonner sur deux ans.
Le Jardin de Cocagne, jardin biologique
Les jardins occupent 14.7 hectares sur 4 sites différents à Saint-Barthélemy-d’Anjou : la Bouvarderie, la Fontaine, la Pie hardie et les Sablons. Les cultures sont soit en plein champ, soit sous les 5000m² de tunnels de serre froide.
Jérôme Petiteau, responsable d’exploitation, nous détaille l’organisation de ce vaste jardin, conçu pour suivre le principe de rotation des cultures et favoriser la biodiversité. Une cinquantaine d’espèces sont cultivées. Un grand soin est apporté à l’aménagement des parcelles, pour respecter une alternance entre les types de légumes : crucifères (choux, navets, radis…), légumes-feuilles (salades, choux…), légumes-fruits (tomates, concombres…) ou encore légumes-racines (radis, carottes…). Par exemple, les salades succèdent aux carottes et les tomates aux concombres. En règle générale, une même famille de légumes n’est plantée que tous les 4 ans sur la même parcelle. Un seul type de culture est choisi par parcelle et par an. Pendant ce temps, sous serre froide, deux types de culture se succèdent.
La structure du sol différe entre les parcelles. L’apport abondant de compost, réalisé sur place à partir de déchets végétaux (fanes de poireaux, etc.), allège les terres argileuses, mais donne du corps aux terres plus sablonneuses.
Nous observons que le sol est bien pourvu en lombrics. Ils l’aèrent et lui apportent de la matière organique. Quant aux couverts végétaux (avoine, légumineuses comme les vesces, les féveroles, etc.), ils enrichissent le sol en azote, lequel sera fixé par les racines des plantes. Durant l’hiver, un couvert de vesce, d’avoine et de fèveroles protège et enrichit la terre. Après l’été, sous serre, on sèmera un couvert de sarrasin, qui pousse vite et empêchera le développement d’herbes indésirables.
Outre la culture de plantes maraîchères, le Jardin de Cocagne angevin développe une importante activité de pépinière, qui s’étale de la mi-janvier à novembre. Les semences sont certifiés bio, paysannes dans la mesure du possible, avec des priorités accordées à la saveur et à la résistance aux maladies. La grosse période d’activité se déroule en mars, avril et mai, avec les cucurbitacées (courges, potimarrons…) et les poireaux. L’exploitation accueille par ailleurs plusieurs ruches.
Grâce à la grande diversité des cultures, le jardin est peu mécanisé. Il s’agit vraiment de jardinage, même si c’est à grande échelle. Tout le binage et le cerclage sont faits à la main ; seules les choux, pommes de terre et poireaux sont plantés à la machine, en prenant garde à ne pas retourner la terre pour éviter de modifier sa structure.
Un nouveau marché bio
Cultivé toute l’année, le Jardin de Cocagne angevin propose en moyenne 450 paniers de légumes certifiés bio chaque semaine aux adhérents. Ces derniers choisissent la taille de leur panier (8, 11, 16 euros) et viennent le chercher soit le vendredi à Saint-Barthélemy-d’Anjou, soit dans l’un des points-relais à Angers. La vente des paniers couvre environ 20% du budget de fonctionnement du Jardin.
Dernier projet, en passe d’être réalisé : la création d’un marché fermier bio hebdomadaire, où de nombreux producteurs locaux proposeront une offre de produits diversifiés et complémentairs des fruits et légumes du Jardin, tels que du pain, des produits laitiers et carnés, etc. Ce marché bio sera inauguré le vendredi 20 septembre, sur le site de La Bouvarderie, à Saint -Barthélemy-d’Anjou, lors d’une journée portes ouvertes. Et il accueillera les visiteurs tous les vendredis.
Christine Piveteau
Présidente de Bio Consom’acteurs Pays d’Angers
Pour plus d’information, n’hésitez pas à contacter le Jardin de Cocagne angevin – la Bouvarderie – 49124 Saint-Barthelemy-d’Anjou
Email : jdcangevin@wanadoo.fr
tel: 02.41.93.19.19
fax: 02.41.93.78.30