GAZ DE SCHISTE – Région PACA : dangers, enjeux et état des lieux

 

Bio Consom’acteurs  soutient et s’investit avec le mouvement citoyen qui dénonce les méfaits de l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste envisagées en France.
 
Le gaz de schiste est un gaz naturel piégé dans la roche sédimentaire au lieu d’être concentré sous forme de poches. Les ressources en gaz et huiles de roche mère de la France sont largement méconnues mais une étude récente laisse à penser que notre pays serait parmi les pays les plus prometteurs au niveau européen en huiles dans le bassin parisien (100 millions de m3 techniquement exploitables) et en gaz dans le sud du pays (500 milliards de m3). Pour les industriels, le gaz de schiste pourrait constituer une solution face à la crise énergétique….
 
Mais l’exploitation de ces huiles et de ces gaz est dangereuse pour l’environnement et pour la santé. Pour les libérer de la roche où ils sont emprisonnés, il faut fracturer le schiste à plus de 2 000 mètres de profondeur en injectant, à de très fortes pressions, de l’eau mélangée à du sable et à des adjuvants chimiques, avec le risque de conséquences désastreuses pour l’environnement (pollution des nappes phréatiques, utilisation massive d’eau, etc.). . C’est la technique de la « fracturation hydraulique ». Aux États-unis, des accidents ont conduit à la contamination de l’eau au robinet et des forages ont dévasté les paysages dans certains États.
 
C’est bien pour cette raison que Bio Consom’acteurs s’oppose fermement à l’autorisation d’utilisation de cette technique, particulièrement en Région Provence Alpes Côte d’Azur où 382 communes pour 11 668 Km2 sont directement concernés par des permis d’exploration.
 
Bio Consom’acteurs  dénonce les dangereux impacts environnementaux et sanitaires sur les territoires exploités, qui vont à l’encontre des valeurs qu’elle défend en matière de protection de l’environnement, de lutte contre le changement climatique et plus largement, de développement durable. Et ce d’autant plus que ce mode d’extraction particulièrement inadapté à la région dont on est loin, aujourd’hui encore, d’avoir percé la complexité du chemin souterrain de l’eau notamment dans le Var où 90 % de l’alimentation en eau provient des eaux souterraines à travers des réseaux étonnamment complexes et très mal connus.
 
Depuis début 2011 les différents Collectifs Citoyens « anti  gaz de schiste » qui se sont créés dans le sud-est de la France, et dont Bio Consom’acteurs Provence est « membre actif », ont été amenés à organiser des réunions d’informations auprès des habitants des zones concernées mais aussi auprès des élus non informés et non consultés ! Les nombreuses manifestations organisées en différents lieux de PACA ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, jusqu’au passage symbolique de la « banderole nationale » qui a traversé la France pour recueillir les signatures des opposants et arriver le 10 mai à Paris devant l’assemblée nationale où avait lieu l’examen en urgence d’un projet de loi visant à « interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique ». Bio Consom’acteurs Provence avait, parallèlement, lancé une campagne de courriers en direction des députés appelés à se prononcer sur ces interdictions et abrogations.
 
Cette proposition de loi a été dans un 1er temps validée par la commission parlementaire mais sa rédaction finale n’a pas repris «  l’abrogation totale des permis de forage », entraînant l’opposition des groupes socialistes et écologistes à la proposition de loi dans sa nouvelle formulation.
 
C’est pourquoi les députés ont approuvé, le mercredi 11 mai, par 287 voix contre 186 « l’interdiction de la technique de la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste en France ».
A ce jour les collectifs citoyens et Bio Consom’acteurs Provence restent donc mobilisés, dans l’attente début juin de la première lecture du texte au Sénat, et d’un rapport sur la modification du Code Minier (cette problématique de forage ayant posé la question fondamentale du droit à la propriété du sous-sol).
 
Corinne Doublat
Vice présidente Bio Consom’acteurs Provence

Partager

nos autres événements