Mardi 8 novembre, Bio Consom’acteurs a organisé dans ses locaux un apéro du sujet suivant : pourquoi la bio et comment manger bio sans se ruiner ? Ce débat était enrichi par les explications sur l’alimentation données par Valérie Jacquier, diététicienne-nutritionniste.
Dans le cadre de son projet « La bio pour tous »[1], Bio Consom’acteurs organise chaque premier mardi du mois un apéro bio dans ses locaux à Montreuil. En novembre, l’association a lancé un premier atelier-débat participatif, durant lequel elle a présenté les éléments suivants :
1. L’agriculture biologique : une philosophie de vie avant tout
Nous sommes d’abord revenus sur les grands principes de la bio donnés par l’IFOAM (Fédération internationale d’agriculture biologique, créée en 1972), afin de montrer que la bio est avant tout une démarche de travail avec la nature et non contre elle, qui s’inscrit dans la recherche d’un équilibre global dans lequel tous les êtres vivants ont leur place. C’est un projet de société qui se veut progressiste, humaniste et solidaire.
- Santé : soutien et amélioration de la santé des sols, des plantes, des animaux, des hommes et de la planète, comme étant une et indivisible.
- Écologie : bio fondée sur les cycles et systèmes écologiques vivants, doit s’accorder avec eux, les imiter et les aider à se maintenir.
- Équité : construction sur des relations qui assurent l’équité par rapport à l’environnement commun et aux opportunités de la vie.
- Précaution : conduite de manière prudente et responsable afin de protéger la santé et le bien-être des générations actuelles et futures ainsi que l’environnement.
* A lire : charte IFOAM
* Interview Stéphanie Pageot, présidente de la FNAB : « Nous ne sommes pas des magiciens, mais dans une démarche de progrès permanente ».
2. Labels préférés
Bio Cohérence, Nature & Progrès, Demeter, Bio Solidaires et Bio Equitables, Andines sont parmi les labels qui se rapprochent le mieux des critères ci-dessus, chacun avec ses particularités. Voir notre article sur nos labels préférés. Problème en termes d’accès : ils ne sont disponibles qu’en magasin bio spécialisé.
Et le label AB européen ? Ses deux critères principaux sont l’interdiction d’utilisation des pesticides et d’OGM. C’est déjà beaucoup, mais pas suffisant si l’on veut que notre agriculture tende vers l’agroécologie : le label européen n’inclut pas de critères écologiques obligatoires, ni de critères sociaux par exemple.
3. Pourquoi le bio, au fait ? Les avantages !
Valérie Jacquier est revenue en détail sur les impacts qu’a le fait de choisir de manger bio sur son alimentation et sa santé, en particulier :
– en quoi la grande diversité alimentaire proposée en bio (surtout dans les magasins spécialisés) permet de mieux couvrir ses besoins nutritionnels : huiles, farines, variétés de fruits et légumes, etc.
– quels aliments privilégier pour couvrir justement au mieux ses besoins
– pourquoi les fruits et légumes bio contiennent 60% d’antioxydants de plus que les conventionnels (voir notre infographie Mon alimentation c’est moi!), et en quoi ces antioxydants sont bénéfiques pour la santé
– le fait qu’il n’y ait pas de résidus de pesticides dans les aliments bio.
Nous avons également abordé les impacts de l’agriculture biologique moins directs et plus globaux :
– lutte contre le réchauffement climatique
– soutien de la biodiversité (pollinisateurs qui permettent la production de végétaux qui nous nourrissent, auxiliaires de cultures, etc.)
– production d’humus
– épuration des eaux, de l’air
– recyclage des nutriments, etc.
– absence de frais payés indirectement par nos impôts et liés à l’agriculture conventionnelle : dépollution de l’eau (nitrates, pesticides, algues vertes…), santé (pathologies liées aux pesticides), gestion des dégâts dus aux inondations, etc.
4. Les produits bio, plus chers ?
Nous avons aussi expliqué pourquoi les produits bio étaient en moyenne un peu plus chers que les conventionnels :
– soutien moindre des pouvoirs publics
– modes de production qui demandent plus de temps, main-d’oeuvre (20%) et espace : désherbage mécanique, compost, soins aux animaux, rotation des cultures, jachères, etc.
– rendements légèrement inférieurs en bio sous nos latitudes
– coût des contrôles et certification
– Bio : environ 6% de la surface agricole utile française ? pas d’économies d’échelles sur les prix de la collecte et de livraison
– services (cf plus haut) rendus par la production de cet aliment
– juste prix payé au producteur
5. Comment manger bio sans se ruiner
Enfin, nous avons abordé les moyens existants à ce jour pour manger bio sans se ruiner :
– choisir le local et de saison
– manger plus de protéines végétales (légumineuses, céréales, petites graines, noix, légumes) et moins de produits animaux
– se (re)mettre à cuisiner
– achetez en vrac, souvent moins cher qu’un produit emballé
– tester les circuits courts, avec moins d’intermédiaires : amaps, marchés ou magasins de producteurs…
– les grandes et moyennes surfaces sont une première étape pour découvrir les produits bio, à ne pas négliger pour les non-initiés… même si les produits bio des supermarchés sont susceptibles de ne pas respecter les fondamentaux de la bio
– certaines gammes en magasin bio sont moins chères (ex : Ensemble chez Biocoop)
– manger en conscience, sans excès, en fonction de ses besoins
– cultiver un petit potager (jardinières avec des plantes aromatiques, tomates cerises, fraises…)
– faire fi de la date de péremption des produits et confiance à son odorat
Rendez-vous au prochain apéro bio dans nos locaux à Montreuil le 6 décembre !
[1] Le projet La bio pour tous défend l’accès à une alimentation de qualité et respectueuse de l’environnement pour tous, quelques soient nos revenus. L’action de ce projet se concentre essentiellement autour de la récupération d’invendus, de la préparation et du partage de repas bio solidaires dans divers lieux, à l’appui d’une sensibilisation du public présent. Plus d’infos et signer la pétition en ligne sur http://www.labiopourtous.info/fr