Portrait de finaliste : Anaïs Arrivé

La finale du concours d’éloquence à destination des étudiant.es a eu lieu le 30 septembre 2024 à la Sorbonne. Huit finalistes ont pu s’exprimer pour porter haut et fort leurs visions de l’agriculture et de l’alimentation de demain, et ce devant un panel d’expert.es. Le thème du concours : « Manger aujourd’hui, nourrir demain. Défends ta vision d’une agriculture et d’une alimentation durables. »

Anaïs Arrivé, deuxième grande gagnante du concours, a accepté de répondre à nos questions et de revenir sur cette expérience.

Pourquoi as-tu décidé de t’inscrire à ce concours ? Quelles étaient tes attentes ?

Je me suis inscrite car j’étais très intéressée par l’art oratoire. C’est vrai qu’on n’a pas trop l’occasion en tant qu’étudiant d’avoir accès à ce genre de cours. Dans l’idée, c’était déjà apprendre à prendre confiance en moi avec la parole. Je ne suis pas forcément timide, j’ai toujours aimé prendre la parole, mais je voulais vraiment me perfectionner. Apprendre à être plus convaincante. J’ai compris que cela passait beaucoup par la gestuelle, par l’énergie qu’on y met, un mélange de théâtre et de voix, j’ai appris tout ça grâce à la formation Éloquencia.

Je me suis inscrite aussi pour en savoir plus sur le monde agricole. J’ai d’abord eu un BTS diététique en deux ans puis j’ai continué en License licence à l’université. Quand le concours a débuté, j’étais en 3e année de Licence, et je savais très bien que je voulais faire un master en nutrition. J’étudie beaucoup la nutrition humaine, la physiologie, tout ce qui va être en lien avec le corps humain et pas tant sur l’avant, sur la production de l’aliment. J’ai souhaité développer un esprit critique aussi sur l’agriculture d’aujourd’hui, comprendre les enjeux agricoles qui se jouent dans le monde et en France. Comprendre aussi la révolte des agriculteurs, qu’est ce qui se passe ? Pourquoi ?

Ce concours d’éloquence a-t-il répondu à tes attentes ?

Alors, de manière générale, toutes les cases ont été cochées, que ce soit l’apprentissage théorique et historique de l’agriculture, que les moments ludiques, où on apprend ensemble. J’ai été vraiment très heureuse d’apprendre tout ça.

Recommanderais-tu cette expérience à d’autres étudiant·es ?

Ah oui, à 100%. C’est une expérience qui est vraiment inoubliable tant pour la théorie, car ce sont des apports qu’on n’a quasiment jamais. Même en master de nutrition, on ne va pas forcément pointer le doigt dessus alors que c’est fondamental. Mais aussi pour la pratique. C’était vraiment génial, ça permet d’apprendre à avoir confiance en soi. Mais aussi, et surtout, pour la richesse humaine qu’il y a à côté. On rencontre d’autres étudiants d’univers différents avec des façons de penser complètement différentes de nous. Et aussi toutes les personnes que l’on rencontre à côté !

Et c’est surtout ce qu’il y a après, et ça je ne m’y attendais pas, mais il y a beaucoup de choses possibles à faire suite au concours.

Dis m’en plus sur ton expérience de l’après concours !

Juste après le concours, on sort de la salle, on se retrouve autour d’un buffet où l’on rencontre énormément de personnes qui sont dans le monde de la bio avec chacun·es leur spécificité. C’est comme si on me déballait le tapis rouge avec toutes les personnes que je trouve personnellement intéressantes.

Grâce au fait d’avoir été finaliste, j’ai pu être invitée à la radio, c’était une super expérience. Et puis après il y a eu les Journées d’Automne de la Bio où on a été invité·es à participer. Ça veut dire que même après le concours on est encore écouté·es. On n’a pas juste gagné un concours et ensuite c’est terminé et on est lâché·es. Ces journées avec les acteurs et actrices du monde de la Bio m’ont permis de rencontrer encore du monde, de me faire des contacts, puis cela m’a emmenée à rentrer au conseil d’administration de Bio Consom’acteurs.

Quelles sont tes attentes au sein du conseil d’administration de Bio Consom’acteurs, qu’as-tu envie d’y faire ?

J’ai eu la sensation que des liens particuliers se sont tissés pendant et après le concours avec l’équipe de Bio Consom’acteurs. Vous nous avez beaucoup accompagné·es dans tout le processus et on a été très bien acceuilli·es. Donc rien que pour le côté humain, je me suis tout de suite sentie proche de vous.

Et puis évidemment, on a les mêmes valeurs, et moi j’y trouve mon intérêt pour monter en compétences et pour continuer à apprendre des personnes qui sont dans la bio depuis plus de 20 ans. Et je me dis que c’est une aventure qu’il faut vivre, surtout quand on est jeune.

Quelles sont tes premières missions en tant que membre du conseil d’administration de Bio Consom’acteurs ?

Dernièrement je me suis proposée pour trouver des arguments pour le rendez-vous de Bio Consom’acteurs à l’Assemblée nationale, concernant l’aspect scientifique. C’est mon domaine et je suis heureuse de pouvoir apporter mes connaissances.

En termes d’action l’idée serait aussi de sensibiliser directement les étudiant·es. Parce que je suis étudiante, c’est très facile pour moi d’avoir un contact avec eux, ne serait-ce que ceux qui sont dans ma promo.

Comment peut-on aborder les enjeux d’une alimentation et d’une agriculture bio, saline et durable avec les étudiant.es selon toi ?

Pour moi il y a deux types d’étudiants. Il y a les étudiants de ma promo en nutrition, qui sont déjà avertis mais que je pourrais mobiliser pour sensibiliser les autres étudiants moins avertis sur toutes ces questions.

Il y a beaucoup d’aliments qui sont sains à la base, et qui sont rendus mauvais à cause de l’Homme. Et là il y a des exemples à n’en plus finir, du plomb qu’on retrouve dans les poissons, les pesticides dans les fruits, les légumes, les céréales un petit peu partout. Il y a aussi un gros problème de transparence envers les consommateurs et en tant qu’étudiant.es ça nous touche directement.

L’idée ce serait de faire connaître Bio Consom’acteurs auprès de ma promo pour qu’on se mobilise ensemble pour sensibiliser les autres étudiants. Ce serait aussi, en discutant avec les étudiants et étudiantes autour de moi, en créant du contact, de voir qui pourrait être ambassadeur de ces questions. Qu’est-ce que cette personne peut faire ou qu’est-ce que moi je peux faire avec cette personne ?

Quels sont les sujets qui te tiennent le plus à cœur à toi en termes d’alimentation et d’agriculture ?

Il y a deux gros aspects qui me tiennent vraiment à cœur. C’est déjà la production de masse de produits ultra transformés et ses effets néfastes sur l’environnement et évidemment sur la santé, [car cette production] mène à des maladies. J’aimerais combattre cela, ou du moins ralentir le rythme, redonner un petit peu le goût aux gens de cuisiner des produits bruts.

Et évidemment ce qui vient avec les produits bruts, ce sont les agriculteurs. Leur permettre de bien vivre. Qu’on apprenne à reconsidérer l’aliment à sa juste valeur. Et de facto, que l’on redonne plus de valeur au travail de l’agriculteur. C’est un cercle vertueux !

Est-ce que l’expérience acquise grâce à ce concours aurait eu un impact sur tes réflexions vis-à-vis de ton futur professionnel ?

Avant le concours je n’avais pas trop d’idées sur ce que je souhaitais faire plus tard. J’étais partie sur le corps humain et en fait je me rends compte que oui la bio ça peut avoir des effets bénéfiques sur le corps humain donc tout compte fait, je m’y retrouve ! Ce concours m’a permis de m’orienter un peu plus précisément. Par exemple, si à l’avenir je décide d’effectuer des recherches, je partirai très certainement sur les effets de la nourriture bio sur le corps. Et c’est sûr que c’est en train de dessiner quelque chose dans mon avenir, c’est en train de faire entonnoir…

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Le concours d’éloquence et le programme Génération équitable s’inscrivent dans Fair Future, un programme national d’éducation au commerce équitable des jeunes de moins de 30 ans, il est soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD).

Nous avons organisé ce concours avec Faire un Monde Équitable et Max Havelaar dans le cadre du programme de mobilisation étudiante Génération Équitable.

Pour en savoir plus : Article sur le concours d’éloquence de Vert le Média https://vert.eco/articles/alexandre-rynel-samantha-et-les-autres-huit-etudiants-lances-dans-un-concours-deloquence-sur-lagriculture-de-

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