La face cachée du numérique

Lutter contre la pollution numérique c’est d’abord utiliser moins d’objets informatiques, et les faire durer plus longtemps.

L’empreinte grandissante du numérique vient d’abord de nos équipements informatiques (téléviseurs, ordinateurs, smartphones, box), toujours plus nombreux. Pour les fabriquer, il faut extraire les matières premières, les transporter, les assembler, ce qui participe à l’épuisement des ressources et au dérèglement climatique. Prenez un téléviseur : avant même d’arriver sur votre meuble de salon, il a déjà émis autant de CO2 qu’un vol Paris-Alger. Et les géants du numérique font tout pour nous faire changer régulièrement d’équipement. Apple, Samsung et Microsoft, entre autres, sont connus pour concevoir des appareils très difficilement réparables.

L’impact environnemental d’un téléphone provient principalement de sa fabrication. Donc plus vous le gardez longtemps, moins son impact est élevé.

Les vidéos représentent 80 % des données qui circulent sur internet. Un film comme La vie d’Adèle, proposé par Netflix en très haute définition, pèsera ainsi 300 000 fois plus que cet email. Et le trafic vidéo augmente d’année en année. Pour contrecarrer cette fuite en avant, un premier conseil : éviter d’acheter des écrans ultra haute définition (4K ou 8K). Leur fabrication a un coût écologique conséquent et les vidéos ultra HD demandent encore plus d’énergie pour être lues. Et si comme moi, vous regardez pas mal de vidéos en ligne, vous pouvez également adapter la qualité à la taille de votre écran. Pas besoin de HD sur votre smartphone 😉

Le numérique n’est pas tout noir, et je me garde bien de jeter le bébé avec l’eau du bain (virtuel). Le télétravail par exemple, lorsqu’il permet d’éviter des déplacements en voiture, fait partie des solutions pour limiter les émissions de CO2. Mais l’industrie du numérique a tendance à vouloir toujours plus : des téléviseurs en ultra-haute définition, des jeux vidéo de plus en plus gourmands, des objets connectés dans toute la maison. Autant d’innovations, dont l’utilité sociale est rarement discutée, qui conduisent à renouveler ses équipements informatiques. C’est ce qui s’est passé avec la technologie 5G, qui a commencé à être déployée sans étude d’impact écologique, ni débat démocratique. Et si on disait collectivement stop ?

Pour continuer à utiliser les outils numériques tout en prenant soin de la planète, privilégiez les équipements reconditionnés et facilement réparables. Cela tombe bien, l’association iFixit tient à jour un classement des smartphones et ordinateurs en fonction de leur réparabilité.

Et sans vouloir faire de la publicité, nous, on aime bien le Fairphone…

D’ailleurs, le Fairphone 4 vient de sortir. Et il va encore plus loin que les autres sur le chemin de la durabilité, de l’éthique et de la réparabilité. Le Fairphone 4 passe à la vitesse supérieure en matière d’équité en introduisant encore plus de matériaux « sans conflits » et provenant de sources responsables. Le corps du téléphone est fabriqué à partir d’aluminium certifié responsable, avec une couverture arrière en plastique 100 % recyclé. Un travail est en cours pour intégrer du cobalt et du lithium plus équitables dans les batteries, et c’est le seul fabricant de smartphones dont la chaîne d’approvisionnement comprend de l’or provenant du commerce équitable.

Pour aller plus loin :

La page “pollution numérique” sur le site de Greenpeace, qui détaille les enjeux écologiques à l’ère du numérique, et vous indique d’autres idées encore pour agir à votre échelle.

« L’Enfer numérique » : la face cachée de nos e-mails – Le Monde –

Trafic illégal : pourquoi nos vieux ordinateurs finissent au Ghana – LCI

 

 

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