Portrait du mois : Aliette du Collectif Transition Citoyenne

Bio Consom’acteurs est membre du collectif Transition citoyenne et avec les autres membres nous travaillons ensemble à l’accompagnement des acteurs locaux dans la transition écologique durable. Nous tenions à vous partager le portrait d’Aliette Lacroix, coordinatrice du collectif, et de ses engagements de tous les jours ! Bonne lecture 

Qu’est-ce que la consommation responsable selon toi ? 

Pour moi la consommation responsable est surtout une consommation consciente. Pour consommer responsable, nous avons donc du pain sur la planche ! Suivre les labels ne suffit pas, il faut s’informer sur les chaînes de valeur pour comprendre l’impact de ses achats… Et du coup :
– Consommer local et limiter la consommation de certains aliments/matières (origine animale notamment), pour limiter son impact sur le climat ;
– Consommer équitable afin d’assurer une juste rémunération des producteurs et productrices ;
– Consommer des produits issus de la bio afin de limiter son impact sur la dégradation des sols et de la biodiversité.
C’est réjouissant d’aligner son comportement de consommateur.trice avec ses convictions, mais c’est aussi un peu angoissant si on essaie de s’y tenir à la lettre en permanence ! Une fois quelques bonnes habitudes prises, on revient je pense, rarement en arrière.

Comment devient-on un consom’acteur ?
Raconte-nous ton histoire, ton engagement personnel ? 

J’ai étudié les énergies renouvelables, mais j’ai mis du temps à faire le lien entre tous les sujets. C’est lorsque j’ai commencé à travailler sur le dérèglement climatique directement (au sein du cabinet de conseil Carbone 4), à mesurer l’impact carbone de tous les secteurs d’activités économiques, que les changements dans ma vie sont venus peu à peu. Ma prise de conscience la plus brutale a été celle du dérèglement climatique (j’ai progressivement arrêté la viande, l’avion,..), en ayant conscience que les urgences climatiques, sociales (et démocratiques) sont toutes liées. Au-delà de ma consommation, une transition intérieure s’opère : j’ai quitté une entreprise sous forme de SAS pour rejoindre d’abord une SCIC (Enercoop) puis une association (le Collectif Transition Citoyenne, dont je suis aujourd’hui coordinatrice) où les modes de gouvernance horizontale me donnent le sentiment d’œuvrer aussi à une transition humaine globale, en agissant de manière collective. On revient à la conscience : j’essaie d’agir et d’être « en conscience », ce qui demande de ralentir et de se remettre en cause.
Chacun sa boussole et ses engagements ensuite, il faut agir sur tous les fronts et aussi accepter ses imperfections !

Tu travailles sur le Pacte pour la Transition, peux-tu nous en dire plus ?

Le Pacte pour la Transition c’est avant tout une liste de 32 mesures de transition écologique, sociale, solidaire et démocratique applicables par une commune. Cette liste a été élaborée par un consortium de 50 organisations, avec une consultation citoyenne et l’aide d’un comité d’expert.es. Cette liste doit servir de base d’inspiration à des collectifs citoyens – existants ou constitués pour l’occasion -, qui souhaitent faire bouger leurs communes sur le sujet de la transition, par exemple en demandant aux candidat.es aux prochaines élections municipales (mars 2020) de s’engager sur les mesures.

L’objectif est triple : 
– Démultiplier les dynamiques locales en faveur d’une transition à la hauteur des urgences écologiques et sociales ;
– Faire connaître les solutions et retours d’expérience sur les mesures de transition à mettre en œuvre au niveau local ;
– Favoriser l’évolution des pratiques démocratiques locales.
Les collectifs citoyens qui se lancent dans cette démarche seront accompagnés par le Collectif Transition Citoyenne (mise à disposition de ressources techniques et transverses, webinaire mensuel, rencontres locales, etc.).

Selon toi, quels sont les enjeux d’une transition écologique aujourd’hui ?

Il y en a tellement ! Je suis très collapsologue au sens où j’accepte (la plupart du temps) que des changements désagréables (climatiques notamment) sont à venir, et que si nous pouvons en limiter un peu les impacts nous ne pouvons les enrayer totalement. Dans ce contexte et depuis quelques années je dirais qu’il est presque aussi important de consommer responsable que d’être bien dans ses baskets (solidaires bien sûr). C’est il me semble le meilleur moyen d’être efficace dans son action : en cherchant l’alignement, le sens, la joie. Je crois qu’il faut aussi prendre toutes et tous nos responsabilités là où elles sont et accepter qu’il nous faut en tant que société agir sur tous les fronts : politiques nationale comme locales, acteurs économiques, associations, consommateurs et consommatrices, etc. On cherche trop souvent à opposer action individuelle et collective alors qu’il faut à mon avis des deux !

Quels conseils donnerais-tu à un.e novice qui veut se lancer dans la consommation responsable ?

Prendre quelques mois de congés pour lire des ouvrages sur le changement climatique, et aller à la découverte des alternatives : en visitant des éco-lieux, en allant aux rendez-vous de la Fête des Possibles, en parcourant le site de Bioconsom’acteurs, etc. La transition, cela prend du temps !

Quels sont les prochains rdv avec le Pacte ?

Créer son collectif local ! Plus de 300 sont déjà répertoriés sur la carte, signalez-vous pour être mis.e en relation avec les personnes de votre commune qui souhaitent la faire évoluer dans une logique citoyenne ! 
 

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