Selon Le Monde du 23 mars, le ministère de l’agriculture aurait récemment autorisé 7 pesticides pour l’épandage aérien, tandis que 6 autres seraient en cours d’évaluation par l’Anses. D’après Générations futures, ces pesticides sont toxiques pour la faune, la flore et pour la santé humaine.
L’épandage aérien de pesticides est interdit par la loi Grenelle 2. Sauf dérogation. Ainsi, selon Le Monde du 23 mars, 7 pesticides auraient été autorisés par le ministère de l’agriculture pour l’épandage aérien. Le quotidien se serait procuré une lettre à diffusion limitée, adressée le 5 mars 2012 par la direction génération de l’alimentation aux directions régionales de l’agriculture et services vétérinaires. Selon l’association Générations futures, les sept pesticides autorisés présenteraient un risque pour la faune et la flore. Par ailleurs, trois d’entre eux seraient classés comme cancérigènes possibles par l’agence américaine de protection de l’environnement, et un autre classé toxique pour le développement aux Etats-Unis.
La lettre à diffusion limitée citerait aussi, selon Le Monde, 16 produits en cours d’évaluation par l’agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Leurs dossiers pourraient, selon le quotidien, «être intégrés dans les demandes de dérogation». Certains de ces pesticides en cours d’évaluation contiendraient «des molécules reconnues comme perturbateurs endocriniens et classés comme tels selon l’UE», fustige Générations futures. Qui ajoute que d’autres seraient des «cancérigènes probables ou possibles, ou toxiques du développement». Dix sur les seize substances en cours d’évaluation présenteraient en plus un «risque avéré pour l’environnement». Les fongicides, herbicides et insecticides cités dans la lettre du ministère concerneraient les cultures de riz, de banane, de maïs et les vignes.
Cette liste de «produits phytopharmaceutiques autorisés ou en cours d’évaluation par l’Anses» a de quoi surprendre. La loi Grenelle prévoit certes des dérogations à l’interdiction de l’épandage des pesticides. Mais à certaines conditions. Notamment «après avis de plusieurs commissions compétentes en matière d’environnement». Selon l’arrêté du 31 mai 2011, il faut par exemple que l’épandage aérien de pesticides «présente des avantages manifestes pour la santé ou pour l’environnement» par rapport à la pulvérisation terrestre». Aucun avis sur l’épandage de ces pesticides n’a, à notre connaissance, été rendu public avant l’envoi de cette lettre du ministère de l’agriculture.