En plein débat sur les dangers de l’huile de palme, Sime Darby, un producteur malaysien, envisage de s’implanter en France par le biais d’une usine de transformation à Port la Nouvelle, dans l’Aude. Un projet qui suscite depuis quelques mois la controverse.
Pétition, venue de personnalités politiques et médiatiques, échanges musclés d’arguments par médias interposés…Le projet d’implantation d’une usine d’huile de palme à Port la Nouvelle, dans l’Aude, suscite un débat passionné dans la région et même au-delà. Certes, il existe déjà des usines qui, en France, importent ce type d’huile, que ce soit à Dunkerque, Rouen ou Saint Nazaire. Mais à l’heure où le sujet a acquis une forte notoriété par le biais de campagnes récurrentes des ONG sur les impacts de cette industrie en termes de déforestation, de menaces sur des espèces protégées ou sur la santé, ce projet fait figure de symbole.
Le projet
En discussion depuis des mois, le projet n’est pour l’instant qu’au stade des études de faisabilité. Mais on devrait savoir avant la fin de l’année s’il se concrétisera ou non en 2013. Pour Sime Darby, cette usine d’huiles végétales qui devrait transformer environ 80 % d’huile de palme, est stratégique. Située sur la méditerranée, elle permettrait de « satisfaire la demande croissante de l’Europe du Sud et de l’Afrique du Nord en huiles alimentaires » tout en disposant d’une proximité avec les nouvelles plantations de Sime Darby au Liberia (voir encadré), explique le groupe. A la clé, Sime Darby, qui investirait environ 200 millions d’euros dans l’usine, insiste sur les 50 emplois qu’elle générerait directement et les quelque 200 autres induits de manière indirecte, dans les services, transports, manutention, stockage (avec la venue notamment de Vopak, l’un des leader du secteur), voire l’agriculture pour alimenter la raffinerie en huile de tournesol ou de colza. Des arguments qui sont loin de laisser les élus insensibles : dans un communiqué de Sime Darby, le Président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, et son premier vice-président, le Sénateur Robert Navarro, ne cachent pas leur envie de voir l’entreprise s’implanter à Port-la-Nouvelle : « Ce projet est une chance inédite pour l’économie et l’emploi de la région et vient récompenser les efforts réalisés depuis plusieurs années par le Conseil régional pour valoriser la filière agroalimentaire en Languedoc-Roussillon. Nous sommes très heureux d’accueillir Sime Darby Plantation, une entreprises responsable qui a déjà prouvé son engagement en faveur de pratiques durables ».
Source Novethic. Lire la suite.