La bière bio des Monts d’Or (69)

 

Tenter d’écrire un article sur la délicieuse BBMO ce n’est pas aussi simple que de la déguster.

Après 20 ans dans un costume 3 pièces et la rencontre avec Georges Peytel agriculteur dans les Monts d’Or et créateur du GAEC le Bouc et la Treille à Poleymieux au Mont d’Or , Petrus Collin décide un matin de changer quelque chose dans sa vie .

A ce moment là, il fallait encore un repreneur pour compléter le trio du Bouc et la Treille. Malgré le fait « qu’il ne sait rien faire de ses mains » Petrus y fait un stage, il coupe les vignes et travaille aux champs pendant un an.  Il emmène ces deux futurs associés du GAEC chez un fabricant de bières. Car c’est un projet qui le démangeait depuis longtemps….

Cependant ce n’est pas encore tout à fait ça, il se rend compte que le GAEC n’a pas la ressource humaine et le temps de faire les deux , vins bio et bières bio.

Il décide alors de prendre son indépendance, de faire cavalier seul et de créer sa propre structure de producteur de bières bio.
« L a bière étant un important  «lubrifiant social : je rejoins  ici mes convictions de pourquoi la bière , et pourquoi le bio. »

En 2008, il se lance dans un BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) en viticulture et œnologie, ce qui lui permet d’acquérir une base solide dans le monde du vin ainsi que sur la vie agricole en générale. En fait, il existe un bon nombre de similitude entre ces deux boissons fermentées, notons que la levure qui est utilisée dans le vin n’est autre que de la levure de…bière.

Malgré ce besoin d’indépendance, il ne veut pas se retrouver seul , sans rien échanger, partager et mutualiser.

Cela tombe bien car il rencontre Bertrand Burcklé, créateur de La Soyeuse à Rontalon.
Ensemble, en 2009 , et avec 5 autres producteurs, ils créent l’association Proxima Les Agronautes .
La ferme des Saignes dans la Loire (Olivier Chasson) , le domaine des Hautes Glaces en Isère (Fréderic Révol) , La ferme-boulangerie du Croissant Fertile dans l’Ouest Lyonnais( Denis Mignard et Honorine Perinon), et un maraîcher ( Benoit Rozon)
L’idée c’est d’anticiper et de garder l’indépendance de chacun dans sa propre structure grâce à une mise en commun et une banque de travail, de produire tout de A à Z.
Ils y aussi l’échange et le prêt de matériel, une rotation des cultures sur 17 hectares à Vourles , la création d’une structure commune «  les Agronautes «  à Rontalon pour l’instant  et une mutualisation de terres, engins agricoles et stockage avec Le croissant Fertile , mais aussi de l’aide précieuse pour la main d’œuvre.

Après trois ans, que ce soit pour la Bière Bio des Monts d’or ou pour l’association Proxima les Agronautes, la ligne directrice est toujours bien présente et ne s’est pas écartée de ses convictions de base : le bio .

« Il reste encore plein de choses à affiner tel que la banque de travail entre les associés ou membres de l’association de manière à ne léser personne, et puis garder ce désir d’être autonome au maximum sur les matières premières, tout en gardant à l’esprit une réalité économique pour la viabilité de chaque producteur. »

C’est donc il y a trois ans que naissait les Bières Bio des Mont d’Or (BBMO)

 D’abord il y a eu la bière dorée, une petite blonde avec une pointe d’amertume ; ensuite il y a eu une erreur de dosages, une fausse manipulation et la création de la bière ambrée, plus arrondie, plus appropriée à la dégustation ; après la blanche est arrivée, avec son zeste de blé et ses aromes naturels d’agrumes, plus limpide, plus facile à déguster.
Puis il y a la petite dernière, en édition limitée de 1400 bouteilles de 75cl ,produite avec le houblon des Monts d’Or, la Green Flower, le petit clin d’œil à l’AB.

 « Elle aurait pu s’appeler Green Power. C’est très innovant pour la région , la culture de houblon n’a jamais été produite dans les monts d’or…., on en retrouve naturellement dans les haies de nos campagnes , mais peu en « variétés aromatiques ». »

Les degrés de ces bières varient entre 4,5° et 6,5° ; cependant ce ne sont pas des bières pasteurisées, le sucre des céréales continue à se transformer en alcool et suppose une augmentation plus ou moins égale à 0,5°.

Les bières sont toutes naturelles, la recette et la production sont dites « sans filet », il n’y a aucun arome présent pour dénaturer le goût authentique du produit  .

Notre rencontre se terminera sur une réflexion posée.
Petrus Collin n’a pas de conseils spéciaux  à donner aux jeunes qui veulent s’installer en agriculture bio , juste une expérience à partager :

 « Chacun à son histoire, elles sont toutes uniques. Il faut apprendre à peser le pour et le contre et reconnaître que pour n’importe quelle histoire ce n’est jamais tout bon , tout mauvais , tout blanc , tout noir.
 De plus si on sait tous que dans la vie , il y a la théorie et la pratique, tant qu’on n’est pas passé à la phase pratique, on reste novice .
Il est nécessaire de se fixer une ligne directrice , un fil rouge , mais il faut aussi pouvoir être souple ,s’adapter ,tout  en gardant ses convictions et son sens .
Enfin comme on dit souvent , la vie réserve «  plein de joie et de peine ,d’imprévue ,de tournant » et surtout il ne faut pas s’imaginer que c’est un long fleuve tranquille :cependant elle vaut évidemment  le coup d’être vécue ! »

 

http://www.bieresbio.fr/

https://www.facebook.com/bieresbio?fref=ts

 

Petrus Collin & Maude Lejeune

 

 

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