On a aimé
Cet été, difficile d’être plus chaud·es que le climat… on vous partage nos bouffées d’oxygène.
Blanche – Pour un herbier, Colette et Raoul Dufy

Cet ouvrage, aussi beau que rose, est l’un des derniers écrits de Colette. Publié en 1947, il est le fruit d’un dialogue étonnant entre Colette, et Mermod, un éditeur suisse. Ce dernier lui avait proposé de lui envoyer des petits bouquets de fleurs, dont elle devait ensuite tâcher de faire le portrait. Qu’à cela ne tienne, notre passionnée de nature et de plantes entreprend l’écriture de ces 22 textes, chacun dessinant les contours, l’interprétation, d’une fleur différente. Cet ouvrage, dans sa réédition de luxe, est illustré par Raoul Dufy, dont la sensibilité séduit celle Colette tant elle lui ressemble. De leur rencontre artistique, l’une à la plume et l’autre au pinceau, naît cet herbier original, qui invite à la contemplation des choses qui nous entourent, et à leur interprétation esthétiques et narrative.
Flora – Manuel de l’anti-tourisme – Rodolphe Christin

Ce mois-ci, je vous partage ma lecture du Manuel de l’anti-tourisme de Rodolphe Christin. C’est un texte court mais dense, qui fait réfléchir à ce que signifie “partir en voyage”. L’auteur critique frontalement le tourisme tel qu’il existe aujourd’hui : un loisir de masse, organisé par une industrie mondialisée, qui transforme les lieux et les cultures en produits de consommation. Il parle du forme de “mondophagie” : l’idée que voyager revient souvent à consommer le monde, en croyant le découvrir.
Ce que j’ai aimé dans cette lecture, c’est la manière dont Rodolphe Christin montre le paradoxe du tourisme : on part pour se sentir libre, curieux, ouvert… mais en réalité, on suit des circuits balisés, on dépend d’infrastructures standardisées, et on participe à une forme de dépossession des habitants. Le tourisme est présenté comme un droit pour tous, mais il reste un privilège de classe (peu accessible à l’échelle mondiale) avec un coût écologique et social très lourd.
Ce livre n’est pas moralisateur. Il invite plutôt à sortir de l’injonction à toujours partir, toujours voir ailleurs, pour repenser notre rapport au voyage, au mouvement, et à ce qu’on recherche vraiment en partant.
Marion – La force du collectif

Ce mois-ci, j’ai envie de parler de la puissance de l’engagement collectif. Face aux reculs démocratiques et écologiques majeurs qui secouent notre actualité – comme la proposition de loi Duplomb – je trouve essentiel de rappeler le rôle structurant des réseaux associatifs. Le Collectif Nourrir, le Réseau Action Climat, le Collectif pour une Transition Citoyenne ou encore le Collectif des Associations Citoyennes – qui a récemment appelé à un soulèvement associatif pour défendre la place des associations dans la démocratie – sont autant d’espaces de résistance et de construction d’un autre récit. Ces coopérations nourrissent l’action, donnent de la force et entretiennent une joie militante précieuse – Planète Boom Boom et l’orchestre du nouveau monde en sont des exemples. C’est aussi ce que démontre le dernier hors-série de Socialter, coordonné par l’association Terre de Luttes, qui recense 162 victoires locales contre des projets inutiles et écocidaires. Ces luttes, souvent invisibilisées, montrent que l’action collective peut porter ses fruits et me donne la force de continuer à résister.
JB – Amélie et la Métaphysique des tubes, de Mailys Vallade et Liane-Cho Han

Ce mois-ci, mon coup de cœur va à « Amélie et la Métaphysique des tubes », un film d’animation franco-belge délicat et bouleversant, adapté du roman éponyme d’Amélie Nothomb. On y suit les premiers pas d’Amélie, petite fille née au Japon, qui découvre le monde avec une intensité sensorielle rare.
À travers ses yeux d’enfant, tout devient émerveillement, vertige, émotion : les bruits, les couleurs, la lumière — et surtout, la nature. Le film célèbre avec poésie cette phase de la vie où chaque feuille, chaque poisson, chaque brin d’herbe semble chargé de sens.
Il nous semble important chez BCA de militer pour retrouver ce regard émerveillé sur le vivant. Car c’est bien de là que naît l’envie de le protéger. Un récit tendre, aux pastels superbes, une musique envoûtante, et un lien à la biodiversité qui résonne profondément avec nos engagements. À voir, ressentir, et partager
Julien – Tribune contre la loi Duplomb
La loi Duplomb passe et notre santé et notre environnement trépassent. Malgré la forte mobilisation des réseaux associatifs et agricoles, c’est une loi délétère qui s’apprête a envahir nos champs. Malgré cette défaite que j’espère provisoire, il faut souligner la combativité des réseaux à la fois lanceurs d’alerte et catalyseur des mobilisations des dernières semaines. Cette détermination s’exprime notamment dans la tribune publiée le 1er juillet : Loi Duplomb : un choix politique contre la santé, la nature, la science et l’avenir agricole
A quoi bon me direz-vous ? Question pertinente à l’heure où le monde associatif est attaqué et alors que des lois tueuses d’abeilles et pro méga bassines passent malgré les oppositions des scientifiques et des citoyen.nes. A créer une large mobilisation des associations et des citoyen.nes autour de l’alimentation et de l’agriculture oserais-je vous répondre ! Nous n’avons pas le choix et notre détermination commune est sans faille ! C’est long, laborieux et jonché de petites défaites mais à nous toustes de le construire !