La grande distribution vit une phase de mutation
Les grandes enseignes d’origine française (Leclerc, Danone, ou Carrefour) accélèrent leurs investissements et élargissent leur offre de produits bio et écologiques.
Traçabilité des produits, transparence, mise en avant d’une origine « locale », investissements dans le bio… ou encore campagnes de communication sur la nécessité de recycler, de lutter contre le gaspillage. Par exemple avec le retour des légumes moches, ou non calibrés sur les étalages. Mais surtout une place de plus en plus visible aux dispositifs de vrac : la grande distribution s’adapte progressivement à son époque, et aux consommateurs qui demandent toujours plus de produits responsables, écologiques, ayant du sens. Conscients de l’urgence climatique, de leur impact individuel, et du lien direct entre une consommation responsable et la transition des modes de production, les consommateurs changent et la grande distribution suit.
L’effort de la grande distribution est réel. Souvent taxé de greenwashing*, ces démarches participent à démocratiser les produits issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable, mais aussi à diffuser les notions de zéro déchet et de gaspillage alimentaire auprès des personnes moins sensibles ou sensibilisées à ces questions.
Comment s’y retrouver, en tant que consommateur ? Comment différencier les engagements d’un magasin bio spécialisé, de ceux de la grande distribution ?
Il ne faut pas s’y tromper
Les magasins bio spécialisés mettent en avant des chartes d’engagement pour le développement des filières et des liens commerciaux, pour accompagner la transition vers une agriculture bio, locale et équitable sure. Certaines structures fonctionnent en coopérative, et ont développé des liens directs avec les producteurs, et s’organisent afin de valoriser les circuits courts et locaux.
En magasin, la différence aussi est visible : les salariés de Biocoop ou des Nouveaux Robinsons par exemple, sont formés pour accompagner et conseiller les consommateurs, et sont au plus près des clients. En parallèle, les grandes surfaces réduisent toujours plus la place de l’humain, remplaçant, par exemple, la fonction de caissier-e par des caisses automatiques, alors même que c’est bien souvent la seule présence humaine en magasin.
D’un autre côté, l’impact environnemental des produits proposés, même labellisés bio ou équitables n’est pas le même. Le bio dit « industriel », proposé en grande surface vient plus souvent des quatre coins du monde. Le suremballage obligatoire des produits bio en grande surface qui génèrent des déchets, le transport, et le non-respect de la saisonnalité des fruits et légumes… ont autant d’impacts sur l’environnement et de conséquences négatives sur les changements climatiques.
Ainsi, si on doit se réjouir de voir en cette impulsion de la grande distribution, l’émergence d’une prise de conscience générale, nous ne devons pas baisser la garde. La défense d’une bio locale, durable et accessible à tous reste nécessaire. Chez Bio consom’acteurs, nous continuerons à exercer notre devoir de vigilance, et à exiger une alimentation de qualité pour tous.
*Source Novethic : « le greenwashing (éco-blanchiment) est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique. Le but du greenwashing étant de se donner une image éco-responsable, assez éloignée de la réalité… La pratique du greenwashing est trompeuse et peut-être assimilé à de la publicité mensongère. »
Juliette Grao, volontaire en service civique
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