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La deconsommation : mais qu’est-ce que c’est ?
Avez-vous déjà entendu parler de « déconsommation ». Si vous prenez part à la transition des modes de consommation que nous prônons, nous l’espérons !
Démarrons avec le chiffre qui choque : pour assouvir les besoins moyens d’un français sur une année, il faudrait 2,8 planètes. Et on ne vous parle pas de l’empreinte d’un australien, américain ou d’un suisse, qui se dressent tout en haut du tableau, chaque jour du dépassement, atteint cette année en France dès le 29 juillet 2019.
On touche à une réalité factuelle, celle de l’incompatibilité entre nos modes de vie et les limites finies de notre planète.
Face à ce constat, la déconsommation est une pratique de résilience, voire de décroissance, qui renvoie à une prise de conscience d’un individu sur l’importance de ses choix de consommation. Il s’agit aussi de la liberté dont dispose chaque citoyen de faire des choix éclairés avant de sortir son porte-monnaie. Cela correspond à une évolution comportementale des consommateurs, suite à différents déclencheurs, dans un contexte de raréfaction des ressources, de pollution, de disparition de la biodiversité… ou de décroissance souhaitée. Perçue comme un acte militant, les mots d’ordres de la déconsommation sont la simplicité volontaire, la sobriété heureuse, la limitation des besoins, l’économie du partage, et le refus du gaspillage.
La déconsommation, tendance ou réalité ?
La pensée de la déconsommation n’est pas une nouveauté. Elle émerge suite aux premiers rapports scientifiques sur l’évolution du climat et surtout le fameux rapport du Club de Rome : Halte à la croissance, rédigée par le couple Meadows, indiquant dès 1970 que notre mode de développement « moderne » est sur le point d’excéder les limites physiques de la planète et de ses ressources naturelles.
A mesure que l’on constate une légère décroissance de la consommation des français, certains experts de la consommation affirment que nous assistons à un phénomène global de déconsommation. Et c’est tant mieux pour la planète !
Comment devenir un consommateur libre, heureux et conscient ?
La déconsommation s’applique comme une philosophie de vie où l’on se débarrasse des réflexes de la consommation compulsive, en prenant conscience que nous, consommateurs, avons le pouvoir de financer le monde que nous voulons voir par chacun de nos achats !
Le second argument souvent utilisé pour expliquer les difficultés à changer ses habitudes est le manque de temps. La société de consommation pousse à l’immédiateté dans toutes formes de rapports sociaux. Les journées ne font bien que 24h, mais pour autant il y a de nombreux gestes du quotidien qui ne demandent qu’à évoluer sans « perdre du temps ».
Le passage à une gourde pour remplacer les bouteilles en plastique à usage unique, le fait d’éviter au maximum d’acheter des produits neufs, comme le propose le défi « Rien de neuf » lancé par Zero waste France, la recherche de biens de seconde main, le refus de la « fast fashion »… sont des actes libérateurs.
Prendre le temps d’effectuer ses achats d’une manière raisonnée, par exemple en suivant la méthode « BISOU » avant chaque acquisition, permet de se poser de vraies questions :
– Besoin : ai-je vraiment besoin de cet objet ? M’est-il indispensable ?
– Immédiat : en ai-je besoin tout de suite ? Puis-je repousser l’achat ? L’achat compulsif est dicté par le besoin d’immédiateté
– Semblable : ai-je un objet similaire ?
– Origine : quelle est l’origine de cet objet ? Où a-t-il été produit et dans quelles conditions ?
– Utile : Cet objet me sera-t-il vraiment utile ?
Certains pourraient se dire que cela semble dérisoire de changer ses modes de consommation alors que le voisin d’à côté ne fait rien pour diminuer son empreinte environnementale. Mais nous sommes de plus en plus nombreux et motivés, et en parlant avec votre voisin, vous aurez sans doute finalement des tuyaux à partager ! (ou une perceuse…)
La déconsommation n’est pas une religion, mais le révélateur d’un lien rompu des premières sociétés où L’Homme dépassa son « état de nature ». Ce dépassement au-delà des « limites de la nature » de nos sociétés humaines a permis d’outrepasser la nature de l’environnement, qui fut centrale dans nos sociétés antérieures, balayé d’un revers de la main par le développement de l’ère thermo industrielle.
Et maintenant, on fait quoi ?
Essayer de changer ses habitudes tout en rejetant toute forme de culpabilité (à la manière de la sobriété heureuse) et s’affirmer comme un consommateur conscient rend plus serein.
Le partage et la mise en commun sont un moteur puissant d’entraide favorisant l’action et offrant du réconfort.
Commencez par là où vous pouvez, vous verrez que vous ne reviendrez jamais en arrière, et aurez toujours envie de trouver un nouveau changement de vos habitudes de consommation à adopter.
« Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscient et engagés puissent changer le monde. Historiquement, c’est toujours de cette façon que le changement s’est produit » ( Mead, 1935)