La déforestation importée : un problème épineux

La France, non contente de détruire ses seules forêts nationales, laisse son empreinte carbone à travers la planète entière. WWF a sorti il y a peu un rapport édifiant sur la situation, petit tour d’horizon.

La déforestation : des enjeux qui coulent de source

La lutte contre la déforestation déraisonnée est -en particulier en France- un enjeu écologique majeur de ces dernières années. Il est admis que nos forêts font partie intégrante du patrimoine national, et tous les citoyens comprennent qu’elles doivent de ce fait être protégées de la surexploitation. Pièges à carbone, sanctuaires de la vie sauvage, nos bois et forêts sont une réelle plus-value qui ne peut uniquement se chiffrer monétairement.

Mais la situation des forêts françaises inquiète ; la course à la production de bois dénature le travail des agents de l’ONF qui voient nos espaces verts se transformer en simples entrepôts marchands

Même au delà de nos frontières,  nos modes de consommation entraînent la disparition de vastes étendues boisées. Deux déclarations, celles de New York (2014) et Amsterdam (2015) , bien qu’allant dans le bon sens, n’ont vu que peu d’applications pratiques jusqu’ici. En France, le ministère de l’agriculture a lancé cette année un projet de Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée dont les effets ne devraient pas se manifester avant quelques années. Devant ce constat, le rapport de WWF sorti cette année est éclairant.

Un rapport embrasé

Il révèle que la France exploite indirectement plus de 14 millions d’hectares de zones boisées de par le monde, dont plus de 5 millions d’hectares sont situés dans des pays avec un rique élevé de déforestation.

Un certain nombre de pays voient ainsi leurs forêts comme une manne financière importante, de manière classique par la (sur-)exploitation des bois communs ou précieux. Les terrains qu’occupent ces forêts (parfois vieilles de plusieurs milliers d’années) sont en outre attractifs pour la monoculture chère au commerce international.

Certains produits qui y sont cultivés sont bien connus pour leur impact environnemental désatreux. Le Palmier à huile par exemple, dont les 410 000 hectares cultivés pour le marché français le sont à 84% sur des zones à risque de déforestation massive.

D’autres sont plus étonnants de prime abord. Ainsi le soja, qui voit 2,8 millions d’hectares cultivés pour notre marché national (principalement transformé en tourteaux pour le fourrage animal) suit de près les 3,2 millions d’hectares de forêt défrichés pour le commerce du bois de revente, qui est toujours en deça des 4,2 millions d’hectares utilisés pour la conception de pâte à papier.

Bioconsom’acteurs soutient WWF dans son projet de gestion plus durable des forêts non seulement nationales, mais aussi utilisées à travers le monde pour satisfaire notre consommation française. Cela passe par des actions de tous les jours : en tant que consommateurs nous pouvons réutiliser et recycler les objets en bois le plus possible, et privilégier les filières bois respectueuses de l’environnement et des populations (humaines comme animales) qui dépendent des forêts pour leur survie. 

Vous pouvez consulter le rapport ici, ou bien le touver en pièce jointe de l’article.
Pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’industrie des forêts et le commerce du bois, nous vous conseillons le film documentaire « Le temps des forêts« .

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