Restons humbles face au vivant. Une tribune parue dans le journal en ligne Rue89, nous remet à notre place. Signée par Christian Vélot, généticien moléculaire, à l’occasion du Téléthon qui a eu lieu le 15 décembre, elle dénonce les promesses faites au grand public de très prochaines thérapies géniques, dans le but de susciter leur générosité. Alors qu’en réalité, selon Christian Vélot, les connaissances en génétique moléculaire n’en seraient qu’à leurs balbultiements. Et de rappeler que l’on connaît bien peu de choses aujourd’hui du fonctionnement de la vie. Et que malgré toutes nos découvertes scientifiques, bien imprudents sont ceux qui affirment avoir tout compris à la nature et qui la modifient sans vergogne. C’est pourtant ce qui se passe avec certaines biotechnologies: à commencer par les plantes génétiquement modifiées (PGM), cultivées à grande échelle en Amérique et importées pour l’alimentation en France. Leurs effets sur la santé et l’environnement à long terme sont, pour l’heure, inconnus. D’ailleurs, la publication de Gilles-Eric Séralini, qui a fait grand bruit cet automne, est l’une des trois études dans le monde à s’être intéressé au sujet, en quinze ans d’utilisation des PGM. Critiquée de toutes parts, elle a été passée à la moulinette, fin novembre, de l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA),. Celle-ci ne voit pas la nécessité de réévaluer le maïs NK603, comme le recommandent G.-E. Séralini et son équipe. Autre exemple de biotechnologie déjà dans les bacs, les nanotechnologies. Des particules assez petites pour traverser les membranes cellulaires, utilisées aujourd’hui par de grandes marques de cosmétiques notamment. Effets sur la santé et l’environnement? Inconnus, eux aussi. La science et les technologies progressent, l’humilité le devrait également. Christian Vélot est membre du comité de soutien de Bio Consom’acteurs.