La variété de miels disponibles sur le marché peut être déroutante, allant du conventionnel au biologique, avec différentes origines, qualités et traitements. Comment faire le bon choix pour un miel bénéfique tant pour vous que pour la planète et la biodiversité ?
|
En bref :
|
Le miel a toujours été un incontournable de nos placards, versatile dans sa consommation quotidienne. Cependant, il est crucial de comprendre les différences de traitement entre le miel conventionnel et biologique.
La plupart des apiculteurs conventionnels utilisent des lanières chimiques pour traiter le Varroa (acarien parasite de l’abeille et premier problème sanitaire de l’apiculture dans le monde), même dans les petites exploitations, apprenant dans les « Ruchers École ». En agriculture biologique, des produits autorisés, sans résidus dans les cires ni impact sur la nature, sont privilégiés.
Miel conventionnel : Traitements, Procédés et Impacts
Traitement de la varroase (maladie engendrée par le varroa) avec l’Amitraze et le Tau-Fluvalinate, acaricides de synthèse.
- Produits AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) : Apivar, Amitraz et Apistan.
- Risque d’accumulation dans les cires et le miel.
- Produits potentiellement toxiques pour l’homme et la nature.
- 86% des 1 800 000 ruches en France utilisent ces traitements.
Miel Biologique : Traitements, Procédés et Impacts
Traitement de la varroase avec l’Acide Oxalique, une molécule naturellement présente dans la ruche.
- Produits AMM : Apibioxal, Oxybee, VARROMED.
- Aucun résidu dans les cires ni impact sur la nature.
Soutenez la filière apicole !
Le 30 novembre dernier, les apiculteurs se sont mobilisés face à la crise économique qui les frappe. Les importations à bas prix ont saturé les entrepôts, mettant en péril la production française. Soutenez les apiculteurs qui s’engagent pour des pratiques durables.
« Depuis plusieurs mois, les apiculteurs français n’arrivent plus à écouler leur production de miel en vrac ou, lorsqu’ils trouvent acheteur, sont contraints de le vendre à un prix proche du simple coût de revient. C’est une catastrophe économique pour les apiculteurs professionnels concernés et un grand nombre d’entre eux n’arrivera pas à passer le cap de cette situation particulièrement difficile sans une aide urgente de l’Etat.
Alors que la production française couvre moins de la moitié du volume de la consommation française, les négociants français ont saturé leurs entrepôts de miels d’import des pays de l’Est, achetés moins de 2€/kg, défiant toute concurrence avec la production française.
Les apiculteurs se retrouvent avec près d’une année complète de production en stock, soit des milliers de tonnes de miels bloqués sur les fermes, au risque de se dégrader et de devenir prochainement tout à fait invendable. »
Comment opter pour un miel respectueux : conseils pratiques
Pour choisir un miel bénéfique tant pour vous que pour la planète et la biodiversité, privilégiez l’achat direct auprès d’apiculteur·rice·s plutôt que de revendeurs qui importent des produits souvent assimilables à du miel, surtout présentes sur les marchés et dans les magasins.
Selon l’association Foodwatch, le véritable miel est 100% pur, mais sa rareté augmente en raison du déclin des essaims d’abeilles causé par le changement climatique et les pesticides. Une importation massive a lieu, cependant, 46% du miel importé de pays hors Europe ne serait pas authentique (souvent par l’ajout de sirop de sucre), bien que cela soit strictement interdit.
Si vous avez l’occasion d’échanger avec un·e apiculteur·rice, posez des questions pertinentes, telles que le nombre de ruches, la pratique de la transhumance (le déplacement des ruches selon les floraisons), et surtout, le type et le mode de traitement contre le varroa. Les réponses à cette dernière question peuvent être délicates à obtenir des apiculteur·rice·s conventionnel·le·s, car il est difficile d’admettre l’utilisation de produits neuro-toxiques. Certain·e·s prétendront ne pas traiter, ce qui est souvent inexact.
En résumé, pour vous assurer d’acheter du vrai miel plutôt qu’un mélange douteux, vérifiez la provenance en achetant directement auprès d’un·e apiculteur·rice. Si vous recherchez un miel bénéfique pour vous, respectueux des abeilles et de l’environnement, privilégiez l’agriculture biologique. Les ruchers bio, éloigné·e·s des activités potentiellement nocives, garantissent un miel non contaminé. Dans un rayon de 3 km autour des ruchers bio, les sources de pollen et de nectar proviennent principalement de cultures bio, de flore spontanée ou de cultures à faible impact environnemental, comme les prairies, les couverts végétaux ou les jachères. Les producteur·rice·s bio peuvent également partager des informations sur leurs spécialités et leurs pratiques de transhumance, contribuant ainsi à garantir la qualité et la saveur du miel.
Exemple du Rucher Creusois : une démarche engagée
Installé en Creuse depuis 20 ans, le Rucher Creusois, membre de Bio Consom’acteurs, gère un cheptel de plusieurs centaines de ruches. Ils proposent des miels variés (montagne, pissenlits, acacia, châtaigniers, ronces) et autres produits dérivés (pollen, propolis, pain d’épices bio, nougats, gelée royale française du GPGR, bonbons, gâteaux et produits pour le corps à base de miel). Le Rucher Creusois est également hôtes Accueil paysan et hôtes Wwoof France.
Ils utilisent le Varromed par dégouttement, moins efficace mais sans impact néfaste.
Pour en savoir plus ou commander, visitez le site du Rucher Creusois ou retrouvez-les lors du salon international de l’agriculture 2024. Les 8, 9 et 10 décembre, rendez-vous au marché de Noël de Lauwin-Planque dans le nord.
Pour Approfondir :
