D’abord, c’est quoi les gènes ?
Les êtres vivants, qu’il s’agisse de plantes ou d’animaux, sont composés de différentes briques que l’on nomme cellules. Au sein de chacune de ces cellules, il existe une molécule appelée ADN. Cet ADN est comme un manuel d’instructions qui contient toute l’information nécessaire pour que la plante ou l’animal en question fonctionne correctement. Pour être plus précis, ce manuel est divisé en de nombreuses sections que l’on appelle des gènes. Chaque gène sera responsable d’une tâche particulière qui définira comment l’organisme fonctionne et ce à quoi il ressemble.
Comment sont fabriqués les OGM ?
Un OGM peut être un animal, une plante ou un microbe dont on a modifié les gènes. Concrètement, si l’on souhaite ajouter une caractéristique d’une espèce A à une espèce B, il suffit donc de mettre le gène correspondant de l’espèce A dans l’espèce B.
En pratique ce n’est évidemment pas aussi simple, notamment car certaines caractéristiques ne dépendent pas d’un seul mais de plusieurs gènes. Et parfois au lieu de rajouter un gène étranger, on en enlève un, ou l’on bouge un gène entre variétés d’une même espèce. En d’autres mots, il existe de nombreuses manières de créer un OGM.
Naturel ou dangereux, un OGM ?
Près de vingt ans après la première commercialisation d’une plante génétiquement modifiée (PGM), le débat sur l’absence de toxicité sur la santé reste non tranché. L’évaluation sanitaire des PGM n’est pas satisfaisante et actuellement peu d’étude scientifique sont correctement menées. Ici aussi, on aurait donc envie que s’applique le principe de précaution, non ?
Manipuler le vivant
Cela peut paraître non naturel car il faut une intervention humaine pour arriver à fabriquer des OGM. C’est d’abord en copiant la nature que les scientifiques ont réussi à leur tour à insérer de nouveaux gènes dans certaines plantes. Par exemple, certains organismes comme les microbes s’échangent des gènes entre eux. Mais aujourd’hui, la science ne va-t-elle pas un peu trop loin ?
Par exemple, il existe une variété de saumon OGM auquel il a été ajouté un gène lui permettant de grandir beaucoup plus vite. Cela permettrait de produire plus de saumon plus rapidement. Cependant, il est difficile de savoir ce qui se passerait si ces nouveaux saumons s’échappaient par accident de leur élevage et arrivaient dans une rivière…
Trouve-t-on des OGM en France ?
La France a adopté par trois fois une interdiction de cultiver le maïs MON810 (semence du géant Monsanto) en 2014. Les OGM sont interdits à la culture sur le territoire français depuis 2008.
Mais qu’en est-il pour les aliments qui ont poussé ailleurs et qu’on importe pour les consommer, ou nourrir les animaux ? En France, il existe deux types d’étiquetage : un étiquetage obligatoire des produits contenant des OGM, défini par la législation européenne, et un étiquetage volontaire des produits « sans OGM », défini par un décret français adopté en 2012. Mais certains produits ne sont pas étiquetés, et c’est un vrai problème.
Il existe trois exceptions à l’étiquetage des produits OGM :
- les produits issus d’animaux nourris aux OGM n’ont pas à être étiquetés même si l’animal a été nourri aux OGM toute sa vie durant (viande, lait, poisson, œufs…) ;
- les OGM cachés, c’est-à-dire qui sont issus d’une manipulation génétique mais qui échappent à la réglementation européenne (mutagénèse, fusion cellulaire…), ne sont pas non plus étiquetés. L’étiquetage obligatoire concerne la transgénèse ;
- dans les restaurants ou encore à la cantine : s’il y a de l’huile de soja génétiquement modifiée dans la salade, vous pourrez l’ignorer encore longtemps. L’Europe n’impose aucune transparence à la restauration collective sur le sujet. Les cantines et restaurants français n’ont donc aucune obligation de vous révéler leurs petits secrets de fabrication génétiquement modifiés…
Pour aller plus loin : voir la vidéo « 1 jour 1 actu »
Note : le sujet des OGM est un sujet complexe, qui présente de nombreux enjeux. Nous n’avons pas pu ici évoquer l’ensemble des éléments qui entrent en compte, et cet article a une visée pédagogique et cible les plus jeunes. N’hésitez pas à nous partager vos avis.
Sources : www.infogm.org; kidiscience.cafe-sciences.org