PAC 2021-2027 : Le financement de la transition agricole doit être ambitieux

Ce jeudi 20 février, les dirigeants européens se réuniront pour débattre du futur budget. Le président du Conseil européen, Charles Michel, présentera alors sa proposition de budget 2021-2027 en baisse de 14% par rapport à la PAC actuelle, avec une baisse de 25% du second pilier. Il a ainsi décidé de ne pas suivre la proposition de la Finlande de stabiliser le budget du second pilier en y affectant 10 milliards d’euros supplémentaires. De plus, il recule et propose de plafonner l’aide de base à seulement 100 000 euros.

L’ambition de la France et de l’Europe en matière de transition agroécologique est affichée fortement, la PAC devra être en cohérence avec les multiples stratégies allant dans ce sens : le green deal, la stratégie de la fourche à la fourchette, la stratégie biodiversité, etc. Les mesures du second pilier, MAEC, aide à la conversion bio, ICHN, sont les plus pertinentes pour répondre à cet enjeu. Une baisse de 25% du budget dédié à la transition serait une catastrophe et un signal déplorable envoyé par l’Europe.

La répartition des aides PAC favorise l’industrialisation de l’agriculture. Le diagnostic national montre que les fermes continuent de s’agrandir, de s’intensifier et se spécialiser, alors que les plus petites, qui sont les plus bénéfiques pour l’environnement et produisent le plus de valeur ajoutée à l’hectare sont les moins aidées. Le plafonnement est un instrument d’équité et de légitimité de la PAC, il doit pouvoir être fixé à un niveau beaucoup plus bas pour avoir un effet significatif. Au niveau français, une dégressivité des aides à partir de 25 000 € par actif et un plafonnement à 45 000 €, un soutien spécifique des petites fermes et des productions faiblement aidées, telles que les fruits et légumes, ainsi que la mise en place d’un paiement véritablement redistributif permettraient d’installer et de maintenir des paysans nombreux sur les territoires.

Enfin, une PAC juste et efficace, passe tout d’abord par une régulation des marchés et une maitrise des volumes de productions qui assurent des prix justes et stables aux paysans, les rendant moins dépendant des primes.

La Confédération paysanne appelle donc le président français, Emmanuel Macron, à défendre un budget fort pour la PAC post 2020, notamment le second pilier, en faveur de l’actif paysan et de la transition agroécologique, ainsi qu’un réel plafonnement.

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