On vous propose de découvrir ce reportage signé Cash Investigation d’une durée d’1h55. L’émission nous plonge dans les coulisses de fabrication de nos téléphones partables, de l’extraction des matières premières, à la sortie de l’usine! Un incontournable à voir!
“Il y aurait plus de téléphones portables que de brosses à dents sur notre planète.”
Le marché des téléphones portables a connu une croissance de 38% en quelques années. Aujourd’hui, ce sont 57 téléphones portables par seconde qui se vendent dans le monde. Mais peu d’entre nous connaissent la face caché de la téléphonie, dont la fabrication a des impacts désastreux tant sur le plan social que sur le plan environnemental.
“La hausse des ventes de téléphones portables entraîne la hausse du travail des enfants dans les usines.”
Nos téléphones portables sont majoritairement fabriqués en Chine. Dans les usines de fabrication, Cash Investigation a rencontré une jeune fille de 13 ans qui doit nettoyer 100 écrans de smartphone par heure. Elle n’est pas la seule dans ce cas là : plus d’une centaine d’enfants travaillent dans cette usine. Dans ces mêmes usines, un ouvrier confie se voir imposer un rythme infernal pour produire toujours plus vite : vérifier l’état de 5 écrans en seulement 30 secondes.
Tous ces ouvriers, enfants comme adultes, travaillent 13 heures par jour pour un salaire journaliser de seulement 0,70€. Ils dorment à 8 dans un dortoir de 20 m² et travaillent 28 jours par mois soit seulement deux jours de repos mensuel.
C’est au Nord de la Chine que le Néodym est extrait. C’est un matériau qui sert à faire les aimants du téléphone, c’est aussi l’élément le plus chimique au monde. Chaque tonne de Néodym produit 1 tonne de déchets et 400 ml d’eau usées qui sont déversés dans le lac de Baotou, ce qui en fait une zone hautement toxique. Malheureusement, les habitant·e·s des villes voisines boivent l’eau du lac. La radioactivité de l’eau conduit à un très fort taux de cancer du côlon et de l’appareil digestif.
“En Afrique, des hommes meurent pour alimenter nos portables en minerais.”
Dans les mines de coltan de République Démocratique du Congo, à 30 mètres sous terre, il fait 43°C et l’air se raréfie, ce qui rend les conditions de travail très difficiles. Pour ne rien arranger, le danger d’éboulement est omniprésent car les galeries ne sont retenus que par de simples planches en bois. Les mineurs craignent et encourent ce risque permanent 12 heures par jour pour la modique somme de 3,50€ par jour. Selon certains témoins, les corps des travailleurs restent sous les décombres lors des éboulements meutriers, “C’est déjà leur tombeau” dit l’un d’entre eux. Selon un médecin local ces travailleurs sont “candidats à la mort”.
La République Démocratique du Congo interdit le travail des enfants de 15 ans dans les mines. Mais à l’apparition des journalistes, des enfants courent pour se cacher. Les enfants sont appréciés pour le travail des mines car étant petits, ils peuvent aller plus loin dans les galeries. De plus, ils n’ont pas tous conscience du danger et ne cherchent pas à négocier leur salaire.
Pour ne rien arranger, les minerais congolais permettent de financer des guerres. C’est la partie la plus tabou du commerce de la téléphonie. Depuis 20 ans, des groupes rebels s’opposent à l’armée régulière dans le but de prendre le contrôle des sols miniers. Chaque année, ce sont 350 tonnes de coltan qui sont extraites des mines. Un sac de 40kg se vend 600€ aux intermédiaire à la sortie de la mine, qui le revendent au prix de 3500€ sur le marché international. L’argent récolté grâce aux mines sous le contrôle des rebels leur permet de financer leurs armes. C’est pour ça que l’on parle de “minerais de sang”.
Des initiatives commencent cependant à apparaître pour une téléphonie plus juste. En 2015, Barack Obama a fait voter une loi qui oblige les multinationales de Wall Street à avertir les consommateur·trice·s si leurs appareils contient des minerais de sang. Un marque hollandaise encore peu connue, Fairphone, se donne pour mission de payer tous leurs fournisseurs au juste prix.
Pour en savoir plus, rendez-vous dès maintenant sur Imago : https://www.imagotv.fr/emissions/cash-investigation/6
Pour aller plus loin : https://www.bioconsomacteurs.org/bio/dossiers/societal/adopter-une-telephonie-responsable