Pour le mois de février, on s’en met plein la vue et les oreilles !
Blanche – Petit traité du jardin punk
Le désir d’un « retour à la Terre » (pour nous référer autant aux appellistes qu’à Manu Larssenet) se fait de plus en plus présent. L’angoisse liée à l’environnement prend de l’ampleur et sème des envies d’autosuffisance parmi les générations actuelles et écologistes. Sur les réseaux sociaux, les comptes dédiés au maraîchage et au jardinage fleurissent, et trouvent toujours plus d’abonné·es. Et comme toute pratique, le jardinage est politique. Le texte d’Eric Lenoir s’impose à ce sujet comme très à propos, un vrai guide de poche à avoir pour conjuguer jardinage et anarchisme, et appliquer l’un sans se départir de l’autre. La démarche de l’auteur traduit un besoin d’émancipation des structures habituellement appliquées au jardinage ou au potager, et en cela réinvente l’action elle-même tout en répondant aux impératifs de biodiversité. De bons conseils en bonnes idées, de friches en plantations, revisitez le jardinage à la lumière de la culture underground, et punkifiez votre manière d’aménager le jardin, et de semer vos graines !
Julien – Les algues vertes – Inès Léraud
Connaissez-vous les algues vertes ? Un scandale environnemental et sanitaire touchant notamment le littoral breton et nous valant un mensonge d’état aux origines agro-industrielles douteuses. Inès Léraud et Pierre Van Hove ont lancé l’alerte dans la presse et par cette fantastique bande dessinée (et par son adaptation en film). Poussés à enquêter sur ce phénomène visible et pouvant être létal, ils ont découvert à quel point les connaissances liées au sujet étaient très fortement influencées par un système agro-chimico-industriel proactif. Tellement actif qu’un procès est intenté pour diffamation, les roues de la voiture d’une consœur déboulonnées, sans parler des intimidations et des campagnes de dénigrement. Si cet ouvrage fait tant de bruit, c’est qu’il dénonce avec justesse et précision les rouages d’un état empêtré sa dépendance aux lobbies de l’agro-chimie, préférant le mensonge que l’action malgré les victimes et l’urgence environnementale. A travers un enquête fleuve, c’est la fabrique du silence qui est mise en lumière.
Marion – La chute de Lapinville – Par Benjamin Abitan, Wladimir Anselme & Laura Fredducci, produit par Arte Radio
Prenez une poignée de personnages farfelus, ajoutez une pincée de mystère, une cuillère à soupe d’humour absurde et une bonne dose de malice, saupoudrez le tout d’une critique sociale aussi subtile qu’acérée… Vous obtiendrez La chute de Lapinville, un podcast de fiction quotidien aussi loufoque qu’addictif ! Chaque jour, un nouvel épisode de cinq minutes nous plonge dans les aventures rocambolesques de Lapin, Chloé Bloomington, Spiruline, Max La Flèche et tous les habitant·es de Lapinville jusqu’à l’inévitable destruction de la Terre.
Un régal auditif à savourer sans modération : https://download.arteradio.com/emission/la_chute_de_lapinville/2942
Julie – Technopolitique – Asma Mahlla
Ce livre passionnant de Asma Mahlla me paraît essentiel pour comprendre comment les BigTech (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft) sont devenues bien plus que de simples entreprises, rivalisant parfois avec les États eux-mêmes. Influençant à la fois l’économie et la politique, ces multinationales manipulent les rouages des conflits géopolitiques. Grâce aux intelligences artificielles, aux réseaux sociaux, ou aux satellites, ces géants du numérique façonnent nos sociétés, redéfinissent les rapports de force entre les nations et s’imposent dans des domaines stratégiques comme la guerre de l’information.
Le livre Technopolitique montre qu’en raison de la vitesse fulgurante des innovations technologiques, nous sommes tous devenus des acteurs involontaires de cette transformation, parfois même des soldats d’un conflit invisible. Nos esprits et nos données sont devenus des ressources stratégiques, au cœur d’une bataille entre les puissances.
L’autrice nous invite à reconsidérer notre relation à la technologie afin de préserver activement la démocratie. Ce livre m’a particulièrement éclairée sur les moyens d’empêcher les BigTech, souvent guidées par des logiques néo-libérales et peu soucieuses des enjeux climatiques, de façonner seules l’avenir de l’humanité et de la planète.
