Les recos Bio de septembre

Ce mois-ci, l’équipe vous entraîne de poèmes en romans, d’essai en écran… En septembre, on s’émeut, on se partage, on s’activ(iste)…

Mon corps de ferme – une émotion sans concession – Recueil de poèmes écrit par Aurélie Olivier et paru aux éditions du commun en 2023.

Enfant d’une grossesse niée, Aurélie Olivier a passé 18 ans dans cette ferme qui ne l’attendait pas, entre les vaches et le catholicisme. Dans ce premier ouvrage personnel, elle compose des poèmes sans règle, où ce sont les mots qui guident la plume. Elle retrace des moments de vie, des souvenirs de collège, des souvenirs de village, des souvenirs de ferme. D’une écriture qui oscille entre l’envol et le terre à terre, fluide et poignante, elle s’attaque aux publicités, obscènes dans leur déconnexion, aux multiples vitesses d’une même France, aux produits phytosanitaires, aux vaches condamnées à l’abattoir après leurs six vêlages. Enfin, elle évoque son mélanome, sa maladie, comment elle a littéralement dû sauver sa peau. Derrière les C’est comme ça et pas autrement, assénés aux enfants des paysan.nes de l’agro-industrie, il y a ces corps de ferme sur lesquels pèse un voile encore trop opaque. Aurélie Olivier nous entraîne dans un récit tout en prose, joue avec la langue et avec les sons, et ouvre le rideau sur la souffrance et les dissonances subies par les enfants du milieu agro-industriel.

Blanche Lafaurie

Les Semeuses – Diane Wilson plante les graines de la résistance, paru en France aux éditions Rue de l’échiquier en mars 2024

Les Semeuses, premier roman de l’activiste écologiste Diane Wilson, nous plonge dans le Minnesota des années 1970, où l’histoire de Rosalie Iron Wing s’entrelace avec celle de trois femmes dahóta, Gaby Makespeace, Darlene Kills Deer et Mary Blackbird. À travers ces récits entrecroisés, Diane Wilson puise dans son histoire et ses engagements pour nous livrer les traumatismes du colonialisme qui ont brisé des générations, tout en soulignant la résistance et la résilience d’un peuple dont les traditions ancestrales se perpétuent dans la culture des graines. Ces dernières deviennent un symbole d’espoir, de vie renouvelée et de lutte contre les menaces modernes telles que la pollution de l’eau (ici de la rivière Mnísota Wakpá en dakota) et les OGM. Ce roman est une ode poignante à la nature et aux savoirs autochtones, rappelant que les graines portent en elles non seulement la vie, mais aussi l’histoire et l’âme des peuples qui les cultivent. J’ai été profondément absorbé par ce roman puissant où s’entremêlent la violence coloniale, les ravages du modèle agro-industriel et la force inébranlable de la terre nourricière.

Marion Delnondedieu

Sauver la bio pour sauver l’agriculture – L’appel de Claude Gruffat

Généraliser la bio n’est pas une chimère mais un remède pour l’agriculture et pour la société. C’est le constat du dernier livre de Claude Gruffat après son « tour de France de la bio ». C’est donc une évidence pour Bio Consom’acteurs que de vous le recommander.
Après un mandat de président de Biocoop, une mandature européenne et dix mois passés sur les fermes pour un véritable « tour de France de la bio », Claude Gruffat en a l’intime conviction : la bio n’est pas simplement un remède aux sols et à notre santé mais peut sauver l’agriculture. Avec Bio Consom’acteurs, nous ne pouvons qu’appuyer cette volonté de généraliser et rendre accessible la bio : « Développer la bio dans la restauration collective », « en finir avec les labels trompeurs », « produire une communication plus inclusive », « délivrer une éducation alimentaire à l’école », « prioriser l’installation en bio », « encadrer les marges de la grande distribution »… Autant de pistes accessibles pour mener à bien une véritable transition agricole et alimentaire – mais qui nécessitent un soutien public à la hauteur des enjeux. Son combat est le nôtre !

Julien Lucy

L’homme a mangé la Terre, un documentaire de Jean-Robert Viallet diffusé sur Arte en 2019

Précambrien (quand tout commence), Paléozoïque (les supers continents), Mésozoïque (les dinosaures) et Cénozoïque (les mammifères) sont les principales étapes de l’évolution de la vie et des grands bouleversements de l’Histoire de la Terre. Ces quatre grandes ères géologiques ont précédé celle de l’Anthropocène, ou « ère de l’être humain ». Elle débute à la révolution industrielle et se défini par l’avènement des hommes comme principale force de changement sur Terre. L’Anthropocène, quand l’humain construit de ses mains sa propre ère géologique. Comment avons-nous réussi un tel exploit ?

Épuisement des ressources, pollutions à outrance, déforestation terrestre et maritime, et j’en passe, nous n’aurons eu besoin que de deux siècles pour durablement altérer le système planétaire. Ce documentaire absolument éblouissant, autant par la folie humaine qu’il met en lumière, que par le génie en termes de montage d’archives et d’écriture du réalisateur, permet de comprendre chaque étape clé vers le basculement dans l’anthropocène.
Portée par l’exploitation des énergies fossiles ou par la destruction du vivant avec les herbicides et fertilisants de l’agriculture intensive, la course au progrès et à la croissance de l’humain semble être dans son ADN. Ce documentaire passionnant illustre et décrypte chaque étape clé vers le basculement dans l’anthropocène.

À voir absolument !

Disponible à la location pour 2,99 euros ou à l’achat pour 6,99 euros , n’hésitez pas une seconde et cliquez sur ce lien : https://boutique.arte.tv/detail/l-homme-a-mange-la-terre?srsltid=AfmBOorDHKQK0KSoLST355Wc0kiGJ56gRuc-RqBoN2rkgtiSGxZW7hZD

Julie Abraham

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