En mars, pas d’adage, mais de la reco à gogo !
Blanche – Alyte, de Jérémie Moreau
Si Candide avait été un crapaud, Jérémie Moreau l’aurait mieux saisi que Voltaire en personne. L’auteur-illustrateur nous offre avec « Alyte » un des plus beaux romans d’apprentissage, et ce sous la forme qu’il maîtrise le mieux : la bande-dessinée. Au fil de ses dessins, il nous attire au plus profond de la condition animale à travers Alyte, un crapaud accoucheur et orphelin qui entame un long voyage de têtard à père. Au fil de l’eau, des roches, des arbres et des pièges, Alyte rencontre aussi bien l’amour que la mort. Cette dernière est double, et Alyte affronte la mort naturelle aussi bien que la mort artificielle, celle dont les hommes sont à l’origine. Lethalyte est une grande route de béton qui traverse et divise le havre de paix naturel dans lequel les animaux vivaient en parfaite harmonie. Cette route tue, mutile, terrifie, et les cadavres d’animaux sont comptabilisés chaque matin par des patrouilles de corbeaux. Mais si le renard abandonne le combat, aussi rusé croit-on qu’il soit, Alyte, lui, se lance dans la Résistance.
Un propos réaliste et un regard incisif sur la mise à mal de la biodiversité, soulignés par une palette phosphorescente et originale.
Julien – La revue dessinée – Casterman
Trimestriel depuis 2013, « La Revue dessinée » édite également des BD en volume comme les Les Algues vertes, l’histoire interdite d’Inès Léraud et Pierre Van Hove. La Revue Dessinée prend le temps de mener des enquêtes journalistiques sur des dossiers essentiels. Abonné depuis plusieurs mois, je conseille cette lecture car elle permet de prendre du recul sur les sujets qui nous vivons au quotidien. Le dernier numéro « Vertige » revient sur dix ans d’enquêtes sur la crise écologique et climatique. Comme j’ai pu l’évoquer pour les algues vertes, le format permet d’appréhender les sujets sous des angles plus incarnés, plus humains, plus sensibles tout en apportant des chiffres, du concret, et des repères historiques. Alors que nos actions quotidiennes dans l’association sont traversées par ces enjeux, la lecture de Vertige apporte une nouvelle dimension !
Marion – L’art de ne pas dire – Clément Viktorovitch et Ferdinand Barbet
Clément Viktorovitch est un politologue, chroniqueur, streamer et auteur français, spécialisé dans la réthorique, la négociation et la communication. Dans ce seul en scène, il incarne l’ex-conseiller en communication de la présidence qui, revanchard, expose toutes les armes utilisées par son ancien patron pour conquérir le pouvoir. Le spectacle alterne démonstrations et interactions avec le public et amène les spectateur·rices à décortiquer les messages politiques et les manipulations utilisées à outrance dans la politique actuelle. Glaçant de réalisme, j’en suis sortie avec un sentiment d’urgence renouvelée de sortir du système actuelle et de retrouver une réelle démocratie. Je vous conseille vivement ce spectacle, en tournée dans toute la France. Retrouvez les dates de la tournée sur ce lien : https://clemovitch.com/tournee. Si vous ne pouvez pas y assister, le texte du spectacle est également disponible en livre aux éditions du Seuil, à retrouver ici : https://www.seuil.com/ouvrage/l-art-de-ne-pas-dire-clement-viktorovitch/9782021566000
Julie – Sur la paille de Éric Gueret
Sur la Paille d’Éric Guéret, produit par Haut et Court doc est un documentaire poignant qui met en lumière la détresse du monde agricole face à une crise profonde. On suit le parcours d’Olivier, un éleveur de porcs biologiques, qui se bat chaque jour contre l’endettement, l’isolement et la pression d’un système à bout de souffle. Comme lui, 50% des éleveurs de porcs bio risquent de fermer cette année. À travers son témoignage, le film nous dévoile les mécanismes économiques et politiques qui fragilisent les agriculteurs et met en évidence les failles d’un modèle productiviste soutenu par l’État qui abandonne ses acteurs les plus vulnérables. Alors que l’avenir de notre alimentation et de nos campagnes est en jeu, ce documentaire invite à une réflexion essentielle : comment comprendre que le seul modèle agricole qui préserve réellement l’environnement et la biodiversité soit abandonné ?
À retrouver en replay sur : https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/6932110-sur-la-paille.html#about-section
Pour en savoir plus, retrouvez notre article sur ce documentaire ici : https://bioconsomacteurs.org/articles/bcactus/sur-la-paille/
JB – Qui défend encore l’agriculture biologique ? – France Culture
Ce mardi 25 février, l’émission Les Matins de France Culture a abordé un sujet plus que brûlant pour nous, défenseur·euses de l’agriculture biologique : l’attractivité de cette dernière. Le présentateur Guillaume Erner recevait Laure Verdeau, Directrice de l’Agence Bio, et Mathieu Lancry, Président de ForéBio, pour discuter des défis du secteur.
Le présentateur nous informe dès le début de l’émission que l’Agence Bio, malgré des menaces récentes de la suppression de son budget par le Sénat, reste un acteur clé, en charge de promouvoir la bio, de collecter des données et de financer des projets via le Fonds Avenir Bio. Mais au-delà de l’agence, c’est un véritable combat pour le vivant et le bien manger qui se joue dans l’argumentaire de cette émission. Sans grande surprise, le constat demeure alarmant et sans appel : bien que la dernière loi d’orientation agricole (votée en février) vise 21 % de surfaces en bio d’ici 2030, nous n’en sommes qu’à environ 10 %1 signale Laure Verdeau.
L’émission met en lumière la nécessité de défendre cette agriculture face aux pressions économiques et politiques, et rappelle (entre autres) les enjeux de souveraineté alimentaire, de respect de l’environnement et de droits pour les agriculteur·rices que charrie ce mode de production. La lutte pour le bio, encore fragile, est un enjeu majeur pour l’avenir de notre alimentation et de notre environnement. Un débat essentiel que cette capsule permet d’enrichir.
1 Les chiffres clés de l’Agence Bio
