Les recos bio d’avril
100% sincèrement ? Notre coup de cœur, c’est le printemps… Mais on vous recommande quand même vivement ces 5 découvertes !
Blanche – Politiser l’enfance, Vincent Romagny, éditions Burn Août
L’enfance est un thème récurrent, une figure omniprésente tant dans la vie que dans l’art, sur les écrans de cinéma, dans la littérature. On se demande souvent, lorsqu’on rencontre une personne ou qu’on pense à une célébrité : quel genre d’enfant était-iel ? C’est un âge charnel, une époque déterminante perçue de manière presqu’absolutiste. Dans le recueil “Politiser l’enfance”, les auteurices s’attachent aux représentations de l’enfance, critiquent les images d’innocence qu’iels dégagent de manière contrainte et souvent subie (matraqué.es par les “C’est pas de ton âge”), et interrogent le regard porté par les adultes sur les enfants – un regard de dominant.es sur dominé.es. Comment envisager une enfance politisée, et politique ? Comment tenir une position à ce point à contre-courant ? Quelle place donner à ces fameuses « générations futures » pour lesquelles une majorité d’adultes prétend « se battre » ? Que faire, enfin, des enfants ? Vous pourrez piocher dans ce recueil à votre gré, en passant de Tal Piterbraut-Merx à Pierre Zaoui. Psychanalyse, violence, queerness, éducation, écrits intimes, dialogues rapportés, sociologie, ce n’est pas un ouvrage exhaustif, et pourtant tout y est…

Julien – « Agriculture industrielle », collection « On arrête tout et on réfléchit ! » Jacques Caplat
Dans la bande dessinée L’An 01 (1970), Gébé avait imaginé un moment fort : soudain, « on arrête tout, on réfléchit… » afin de revisiter en profondeur le régime de production des biens et produits. « Et c’est pas triste », comme le montre le film du même nom réalisé par Jacques Doillon. Jacques Caplat est dans cette lignée avec son dernier ouvrage reprenant même la symbolique des usines sur l’image du tracteur en couverture.
Questionnant les fondamentaux sur la création de la dette, sur le choix des techniques agricoles polluantes et incapables de s’adapter au dérèglement climatique, le lecteur est invité à faire un pas de coté, prendre du recul et utiliser son esprit critique pour décrypter les logiques capitalistes et industrielles qui écrasent les paysan·ne·s génératrices de l’imposture qui en est à l’origine. Fidèle à ses écrit, Jacques Caplat ne s’en tient ni au constat ni au décryptage, il revient sur les solutions, sur les techniques et les modèles alternatifs éprouvés rappelant que la résistance existe déjà en France et à travers le monde ne demandant qu’a être amplifiée et soutenue. Pour une agriculture réconciliée avec le vivant et les humains, les solutions existent. Pour y contribuer, lisez ce livre et gardez le près de vous !

Marion – Le jeu de société Harmonies de Johan Benvenuto
Lors d’un week-end entre ami·es, j’ai découvert Harmonies, un jeu de société aussi beau qu’intelligent, que je tiens à vous partager. Ce jeu consiste à créer des écosystèmes – forêts, montagnes, champs et rivière – pour accueillir différents animaux sur votre plateau, selon l’agencement de vos paysages. La mécanique de jeu est bien pensée et les illustrations par Maëva Da Silva sont sublimes. Doux, poétique et astucieux, j’ai passé une très bonne soirée à imaginer ce monde miniature. Je vous le recommande donc vivement pour des moments de qualité, entre ami·es, en famille ou en testant le mode solo !

Julie – « Tous accros, le piège des aliments ultra-transformés », documentaire ARTE
Si vous ne pouvez pas vous arrêter de manger certains produits, ce n’est pas un hasard.
Ce documentaire, réalisé par Stuart Elliott, révèle comment les géants de l’agroalimentaire manipulent nos cerveaux grâce aux aliments ultra transformés, bourrés de sucre, de gras et d’additifs, pour nous rendre dépendants au détriment de notre santé.
En 2025, un Européen sur deux est en surpoids. Diabète, maladies cardiovasculaires, obésité… Les preuves scientifiques s’accumulent, mais les industriels continuent d’inonder le marché en toute impunité, usant des mêmes stratégies que l’industrie du tabac.
À travers des témoignages de scientifiques, de nutritionnistes et d’anciens experts du marketing, ce documentaire dévoile comment notre alimentation est conçue pour maximiser les profits, sans considération aucune pour notre santé. Un documentaire essentiel pour voir, comprendre et ne plus être dupes de ce que nous mettons dans nos assiettes.
À visionner sans modération sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=kODhfdlUjLs

JB – On a aimé : « Les Vieux Fourneaux », Tome 8
Ce mois-ci, c’est de gaîté de coeur que je vous présente une œuvre qui m’a beaucoup touché, tant par son humour que par la profondeur des thèmes qu’elle aborde : Les Vieux Fourneaux, Tome 8 : « Graines de Voyous ». Cette bande dessinée dont on doit les dessins à Wilfrid Lupano et le scénario à Paul Cauuet, nous invite à interroger les évolutions et enjeux de notre société, à travers les yeux de trois octogénaires hauts en couleur.
Dans ce huitième tome, on retrouve Pierrot, Mimile et Antoine, les « vieux lascars », plongés dans une aventure aussi loufoque que touchante, sur fond de canicule estivale. Si le premier abord peut sembler léger, l’œuvre n’en est pas moins un miroir de notre époque.
Ce tome est aussi un terrain fertile pour aborder des sujets qui résonnent particulièrement avec les activités de notre association. L’histoire se déroule dans le village de Montcœur, frappé par des sécheresses extrêmes en plein été, et dans lequel un étang asséché révèle des secrets enfouis depuis plus de soixante ans. Derrière cette intrigue, qui constitue le fil rouge de l’œuvre, l’alerte sur les conséquences du changement climatique nous rappelle (une nouvelle fois), l’urgence d’agir et de défendre quotidiennement l’environnement.
Au-delà d’une certaine critique sociétale (non sans ironie) et des rebondissements scénaristiques réussis, cette bande dessinée propose également une profonde réflexion des normes sociales et de certaines valeurs humaines comme la transmission des savoirs ou l’amitié. Les trois copains, malgré leurs années et leurs caractères bien trempés, continuent de se battre pour ce en quoi ils croient, avec une force communicative. Ce combat des « vieux anarchistes » est un appel à ne jamais cesser de questionner les structures de pouvoir et à rester fidèle à ses convictions..
Le tome 8 des Vieux Fourneaux est un véritable coup de cœur, non seulement pour sa capacité à nous faire rire, mais aussi car il est un cri de ralliement pour la préservation de l’humain dans un monde qui change :c’est un savoureux mélange de rire, de réflexion, d’irrévérence et d’engagement.
