Les terres disponibles pour nourrir l’humanité disparaissent. Cette disparition se fait au profit de l’urbanisation, mais aussi de certains Etats et investisseurs qui s’accaparent des terres cultivables en Afrique, aux Philippines, ou encore au Cambodge. Les terres subissent aussi les dérives de la spéculation sur les matières premières et les terres elles-mêmes. A ce tableau, s’ajoute une humanité dont la démographie ne cesse d’augmenter : 2 milliards de bouches supplémentaires à nourrir, d’ici 2050. Problème : les terres s’appauvrissent, à cause des agressions massives des pesticides, labours profonds, pluies acides et autres pollutions. Tandis que s’épuisent aussi les agriculteurs, de plus en plus dépendants des grosses entreprises semencières. Les paysans sont pris dans un engrenage économique. Certains tombent malades de leurs propres épandages, au même titre que les pollinisateurs naturels, insectes et abeilles notamment. Le livre d’André Aschieri, maire de Mouans-Sartoux, et de Maud Lelièvre, déléguée générale de l’association des Eco-maires, commence ainsi, avec un état des lieux assez déprimant de l’agriculture dans le monde, bien appuyé par des références scientifiques. Heureusement ils proposent des solutions. Repenser le foncier, c’est-à-dire notre lien à la terre. Manger autrement, et notamment plus local et en privilégiant les circuits courts et les producteurs locaux. Enfin, rendre la terre à ceux qui la cultivent et la protègent. La part belle est faite aux réseaux Terre de liens et Terres fertiles, et à des communes exemplaires en termes de relocalisation de la production et développement de l’agriculture bio. On aurait aimé un peu plus de détails sur comment repenser le foncier et manger autrement, des évolutions que ne vont pas de soi… Mais le livre est bien documenté et donne un aperçu global de la problématique des terres qui nous nourrissent.
« La fin des terres – comment mangerons-nous demain ? » André Aschieri et Maud Lelièvre – 2012 – Scrineo – 19 €