Flore Chappaz est devenue relai local de l’association Bio Consom’acteurs (BCA) début 2021.
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Qu’est-ce que consom’action veut dire pour toi ?
C’est une consommation engagée qui permet de privilégier les circuits de productions durables et respectueux des hommes, de la terre, de l’eau, des écosystèmes et de leur biodiversité.
C’est d’abord une conscientisation de la chaine de production.
La visualisation de la chaine de production de bout en bout accompagne mes choix de consommation à travers cette série de questions, par exemple :
- D’où vient ce que je consomme ?
- Comment cela a-t-il été produit ?
- Quelles sont les matières premières nécessaires à la fabrication de mon achat ?
- Comment ont-elles été cultivées / extraites ?
- Quelles sont les autres ressources qui ont été nécessaires (par ex. en termes d’eau, d’énergie) ?
- S’agissant des animaux, selon quelles conditions ont-ils été élevés ? Qu’ont ils mangé ?
- Qui a produit / transformé ce que j’achète ? Selon quelles conditions ?
- L’entreprise a-t-elle un engagement envers les droits de l’homme et les conditions de travail ?
- Comment le produit a -t-il été acheminé ? Par cargo, avion, route ? Comment se passe le chargement des containers ?
Cette conscientisation, ces interrogations mènent « naturellement » à une consommation plus engagée.
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Comment devient-on une consom’actrice engagée ?
Il existe de multiples possibilités !
Il faut certainement réaliser un travail de déconstruction des « évidences » qui ont pu nous être inculquées lors de notre enfance (selon notre âge) via notre famille et les informations auxquels ils avaient accès.
Non ! Il n’est pas nécessaire d’utiliser des pesticides pour faire pousser des fruits et des légumes. Non ! Les vâches ne sont pas censées manger des céréales, ça les rend malades et il faut ensuite leur donner des antibiotiques qui vont polluer les sols et les cours d’eau…
Ensuite il est certain que que le goût des fruits et légumes frais, de saison et bio est incomparable aux fadeurs industrielles ou hors saison. Manger bio et local c’est aussi profiter du plein goût des aliments ! On arrive au bio, à la saisonnalité des produits aussi par le goût, tout simplement !
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Raconte-nous ton histoire, ton engagement personnel par le biais de ton travail, ton quotidien…
Au départ il y a la notion de bien manger. Mon premier « engagement » se situe dans l’assiette mais dans une démarche plutôt personnelle.
Pourquoi devrais-je manger des fruits et légumes plein de pesticides ? Pourquoi me vend-on cela ?
Petit à petit l’alimentation biologique et la nourriture de qualité prend de plus en plus de place dans ma consommation.
Il y a ensuite eu un questionnement plus large, concernant l’impact de notre alimentation sur les écosystèmes.
Ainsi en 2006, je me suis nourrie d’un ouvrage de Michel Pollan, Le dilemne omnivore. Dans cet ouvrage d’investigation, l’auteur se demande ce que nous devrions manger. Pour répondre à cette question, il prend l’exemple de trois repas représentant trois types d’alimentation : industrielle ; pastorale / biologique et chasseur / cueilleur. Il remonte toute leur chaine de production jusqu’à l’assiette, et va participer à chacun de ces modes de production. Ce faisant, il illustre les enjeux environnementaux, éthiques et planétaires de chacun de ces types d’alimentation. On n’imagine que peu à quel point ce que nous mangeons détermine en grande partie la physionomie de la planète. Aujourd’hui je cherche à prolonger mon engagement dans d’autres domaines. Engagement dans ma consommation au sens large mais aussi engagement dans la vie professionnelle. Pour cela certains partent vivre au vert (j’habite en région parisienne) pour devenir maraîcher, recycler des fibres pour faire du papier ou autre. Pour le moment je n’en suis pas là. J’essaie néanmoins d’intégrer les enjeux de la responsabilité sociétale dans l’entreprise pour laquelle je travaille et de stimuler des actions pour promouvoir l’agriculture biologique. J’ai par exemple lancé un projet de potager bio avec animations éducatives au sein de mon entreprise. Enfin, je suis membre du Conseil de quartier de ma ville ce qui me permet de m’engager au niveau de mon quartier / de ma ville.
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Pourquoi es-tu devenue relais local chez Bioconsom’acteurs ?
Cela rejoint la précédente question. Je cherche à ce que mon engagement se diffuse petit à petit dans tous les domaines de ma vie. S’il n’est pas évident du jour au lendemain de changer de job, il est possible de garder le sien mais de donner un peu de temps libre à une association que l’on a choisie ! Je voulais m’engager plus loin et notamment pour promouvoir l’agriculture biologique. J’ai effectué des recherches sur internet pour trouver une association avec cette volonté et j’ai trouvé Bio Consom’acteurs (BCA).
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Quels conseils donnerais-tu à un.e novice qui veut se lancer dans la consommation durable ?
Les transitions se font à petit pas. Le plus simple est de commencer par un domaine d’action, comme l’alimentation. Potentiellement d’autres actions suivront.
Un bon exercice à mon sens consiste à tenir un aliment ou un objet dans sa main, le regarder, et d’essayer d’imaginer, de remonter toute sa chaine de production et de distribution.
Pouvons-nous le faire ?
Peut-être nous manque-t-il certains éléments et alors il faudra investiguer pour mieux comprendre les enjeux de ce produit / aliment.
Ensuite, cette chaîne de production nous convient-elle d’un point de vue moral, d’un point de vue éthique ?
Merci à Flore pour cette présentation !
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