Que vous ayez plusieurs hectares de jardin dans la campagne ou un tout petit balcon en ville, vous pouvez donner un sérieux coup de pouce aux pollinisateurs…en leur offrant le gîte et le couvert.
Si vous êtes un être humain comme les autres, qui se nourrit principalement, ou du moins ponctuellement, de végétaux, alors votre vie dépend des insectes pollinisateurs (entre autres). 80% des plantes à fleurs dans le monde sont pollinisées grâce à eux. Or, ils sont en déclin et ce pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci, citons la disparition de leurs habitats (haies, arbres, prairies sauvages, etc.), la disparition de leurs sources de nourriture (principalement à cause de la monoculture et du remembrement, qui affaiblissent la diversité florale) et l’utilisation de pesticides. Mais en tant que jardinier amateur, même en ville et même sur un petit balcon, vous pouvez agir: l’emploi de pesticides dans les jardins privés a un impact réel sur les populations d’insectes pollinisateurs, comme vient de le montrer récemment une étude du Muséum national d’histoire naturelle, parue dans Biological Conservation.
Vous ne savez pas quoi faire pour aider ces petites bêtes ? Voici quelques petits trucs dont elles pourraient faire leur miel.
Lancez des cartons d’invitation :
– plantez des vivaces, avec des floraisons étalées dans le temps (précoces et tardives), qui refleurissent chaque année et sont une source régulière de pollen et de nectar.
– diversifiez les plantes mellifères – y compris les arbres ! – en choisissant autant que faire se peut des plantes ayant des floraisons successives, permettant aux insectes pollinisateurs de se nourrir (donc vivre) toute l’année. A choisir en fonction du climat et du type de sol. Quelques exemples :
-> bourrache
-> consoude
-> lavande
-> origan
-> thym
-> menthe
-> reine-des-prés
-> grand sedum
-> fenouil bronze
-> abelia
-> lierre (fleurit jusqu’en décembre -> nourriture pour les insectes pour passer l’hiver)
-> ronce (floraison en automne)
-> saule marsault et noisetier coudrier (floraison dès février)
- Laissez faire un peu la nature : les insectes n’aiment pas les pelouses trop propres et trop bien rangées. Abandonnez des tas de bois, bûches, arbres morts, paillages, tiges creuses, etc. dans lesquels ils peuvent s’abriter.
- Evitez les pesticides autant que possible.
Pour mémo: Parmi les insectes pollinisateurs, on compte l’abeille domestique, mais aussi les abeilles sauvages, dont il existe plus de 1900 espèces en France, ainsi que les mouches, bourdons, guêpes, frelons, syrphes, cétoines, papillons, etc. Tout ce petit monde se plie en quatre pour se nourrir du nectar, du pollen et de la propolis produits par les fleurs. Et participe, dans le même temps, à la reproduction des plantes : lorsqu’un insecte butine une fleur, des centaines de grains de pollen s’accrochent à lui (pattes, abdomen, tête, soies). Ainsi, lorsqu’il visite une nouvelle fleur de la même espèce, le pollen qu’il transportait tombe, et féconde l’ovule de cette nouvelle fleur, qui donnera un fruit.
C’est grâce à ce peuple miniature que tomates, concombres, courgettes, melons, fraises, cerises et autres pommes font les joies de nos papilles. Alors plantons et laissons pousser.
Sources : Rustica, « Arbres, territoire & pollinisateurs » de l’association Arbre & Paysage 32, University of Sussex.
Crédit photo: US Department of Agriculture