Les CIGALES
Suite à l’article du mois dernier, qui promouvait des épargnes solidaires, Yves Barnoux a décidé de nous parler, et de vous parler, du réseau CIGALES, un club d’investisseurs qui agit en faveur d’un développement local et solidaire, via un système d’épargne que je le laisse vous présenter…
Dans les années 80, l’ALDEA a constaté que les banques utilisaient l’épargne de leurs clients sans que ceux-ci ne sachent à quoi servait leur argent, Bien souvent, ces placements étaient à destination des entreprises avec lesquels ils étaient en total désaccord.
C’est pour retrouver la citoyenneté économique que l’ALDEA a créé la 1ere CIGALE, dite du Château d’eau, le 14 juillet 1983 à Paris, constituée sur le modèle des clubs d’investissement, mais adapté pour en faire des clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire (CIGALES).
Une CIGALES c’est un club qui réunit 5 à 20 personnes pour une période de 5 ans renouvelables. Les cigalier·es qui le composent s’engagent à mettre une partie de leur épargne (en moyenne 30€ par mois) dans un pot commun. Le statut juridique du club est celui de l’indivision volontaire, ce qui assure une gestion collective des biens, dans la logique d’une participation citoyenne horizontale et responsabilisante.
Concrètement ce club de financeurs citoyens investit collectivement et solidairement, tout en restant minoritaire, dans de petites et moyennes entreprises, en création ou en développement, (SARL, SAS, etc.), coopératives (SCOP, SCIC, CAE, etc.) et associations locales. Des entreprises qui ont une plus value sociale, écologique, culturelle, et qui favorisent le développement local.
Le soutien aux cigales comporte deux facettes :
- Un soutien financier : c’est de l’argent patient, le club s’engage à y rester cinq ans. L’aide ainsi apportée peut servir de levier pour inciter d’autres institutions à investir ou à accorder un prêt..
- Un soutien moral : l’accompagnement est humain, technique, relationnel, et toujours bienveillant. Ce n’est plus la « main invisible » du marché décrite par Adams Smith, père du capitalisme libéral, mais la « poignée de main » au porteur de projet. Accompagnateurs et accompagnatrices apportent conseils et soutien moral, n’hésitent pas à donner un coup de mains, activent leurs réseaux de relations, etc…
Les clubs accompagnent l’entrepreneur dans la réussite humaine, économique et écologique de l’entreprise.
L’ALDEA et les CIGALES ont créé en 1986 Garrigue, société coopérative de capital risque, qui s’inscrit dans les même valeurs que les CIGALES.
Tous les clubs s’intègrent dans des associations régionales et elles mêmes dans un réseau national d’environ 250 clubs : ils adhèrent à la charte nationale des CIGALES et font l’objet d’un agrément de la Fédération.


Yves Barnoux