Comment réduire les intermédiaires et privilégier les circuits courts ? Comment fonctionnent les magasins de producteurs ?
Selon le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, « un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe, du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire »
La vente en circuits courts est différente de la vente directe (vente sans intermédiaire entre le producteur ou le transformateur et l’acheteur) et il existe aussi les « filières courtes » ou encore les « circuits de proximité ». Ainsi, on peut être en « circuits courts » sans vente directe, ou en circuit de proximité… sur une filière longue, qui va associer un grand nombre d’intermédiaires.
Les consommateurs ont intérêt à privilégier l’achat des produits bio et équitables en circuits courts. Moins il y a d’intermédiaires, plus le prix peut être bas et plus le producteur sera rémunéré directement. Les producteurs ont également intérêt à vendre en circuits courts, car ils pourront valoriser leurs produits tout en proposant un prix final plus bas pour le consommateur.
Les marges distributeurs en question
Selon une étude de l’UFC-Que choisir de 2019, la grande distribution « matraque toujours » les consommateurs. La marge des distributeurs, pour les produits frais labellisés bio, est en moyenne plus élevée de 75 % par rapport au conventionnel. Un chiffre qui cache une grande disparité. Pour l’oignon, l’ail ou la carotte, la marge est identique. Mais pour les trois fruits et légumes les plus consommés, elles sont respectivement supérieures au conventionnel de 83 % (pommes de terre), 109 % (tomates) et 149 % (pommes).
Pourquoi et comment acheter en circuits courts ?
En 2020, 59% des Français.es ont privilégié les produits locaux et les circuits courts.
Au-delà du lien direct entre producteur et consommateur, le circuit court est la meilleure façon de manger des produits locaux de saison, cueillis à maturité, sans transport. C’est aussi souvent l’occasion de découvrir des variétés qu’on ne trouve jamais en grande surface, surtout en bio.
Moins il y a d’intermédiaires entre le champ et l’assiette, plus le prix est rémunérateur pour le producteur et bas pour le consommateur mais encore faut-il savoir comment acheter en circuits courts.
La vente à la ferme
La vente à la ferme reste le plus direct mais encore faut-il avoir une ferme à proximité. Les producteurs-trices doivent également s’organiser pour la vente souvent chronophage sur la ferme ou mal adaptée à la venue d’un grand nombre de personne (accessibilité, espace, diversité des produits proposés). Quand la vente à la ferme n’est pas organisée avec d’autres fermes, le consommateur va devoir se déplacer de ferme en ferme pour effectuer ses achats et préférera souvent un endroit où les marchandises sont centralisées.
Les AMAP et groupement d’achat
Les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) offrent des avantages pour les producteurs comme pour les consommateurs. Les AMAP existent en France depuis 2001 et il en existe aujourd’hui plus de 2 000, rassemblant 250.000 adhérents.
Les groupements d’achats permettent un complément aux AMAP qui, en plus d’offrir une possibilité supplémentaire de se fournir en produits de qualité, respectueux de l’environnement, permettent au Mouvement des AMAP de faire valoir sa posture d’association soutenant les paysan.nes et leurs activités.
Les magasins de producteurs
En France, environ 67 000 paysans commercialisent tout ou partie de leur production en circuit court et près de 10% d’entre eux ont fait le choix de créer des magasins de producteurs ou de s’y impliquer. En bio, on estime que 50 % des producteurs pratiquent la vente directe et les magasins de producteurs mixtes ou 100 % bio se multiplient. [1]
Les magasins de producteurs sont en plein essor : ils apportent une réponse aux attentes et besoins des consommateurs, en leur proposant une offre diversifiée de produits locaux dans un espace unique, et permettent également de conforter les exploitations agricoles et de favoriser des installations ou des créations d’emplois.
Les « faux amis »
Groupements d’entreprises, magasins fermiers non gérés par les producteurs, ou toute forme de distribution avec de trop nombreux intermédiaires, ne sont pas considérés comme des circuits courts favorisant le lien producteur-consommateur, et un juste prix pour tout le monde.