Élections de Trump : on récapitule?
Taylor Swift n’aura pas réussi à inverser la tendance régressive des Etats-Unis, et ce constat déséspère, tant par son origine que par ses conséquences. Pays de fous, ils n’apprennent pas de leurs erreurs, Trump est le pur produit d’une société spectaculariste, le roi des régressions sociales et intellectuelles : la honte incarnée. Ce même Trump a été réélu président des Etats-Unis, ce qui laisse sur le carreau des dizaines de milliers de personnes, et que l’on ne se dise pas que nous ne sommes pas concerné·es, si Trump n’est pas notre président, il est visiblement celui de représentants d’États qui lui prêtent allégeance.
On sait l’avenir terrible et le futur incertain, et les injustices sociales vont s’accélérer, en même temps que les régressions environnementales. L’élection de Trump est symptomatique de l’extrême-droititude décidément contagieuse, du manque de culture politique et historique d’un pays mal gouverné, et d’un traditionnalisme qui se la joue moderne, d’un nationalisme qui se veut protecteur. J’ai décidé, par manque de temps et par angoisse, de restreindre cet article aux sujets qui sont les nôtres : l’environnement, l’agriculture et l’alimentation.
Sous Trump, la planète va trinquer, et toutes les formes du vivant avec.
Un climatosceptique à la tête des États-Unis représente une menace réelle, à laquelle les autres autorités devront s’opposer fermement… ce que, prêtant allégeance à celui qui en est à la tête, elles risquent de ne pas faire. C’est un président inculte et indifférent, provocateur par virilisme et menaçant par pouvoir. Ce que certains journalistes appellent “déni” nous pourrions nommer “provocation” : s’il nie le dérèglement climatique, c’est qu’en réalité il le challenge, pour lui tout cela n’est qu’une vaste arnaque, un canular. Avoir franchi la sixième limite planétaire ? Une blague. Les comptes-rendus du GIEC ? Des one-man show. Mousson mortelle en Asie, incendies ravageurs en Grèce, vagues de chaleur inégalées en Espagne et en Chine, tempête de neige précoce aux USA et en France… Trump, ces mots lui passent par-dessus la tête ! Il ne saurait reconnaître la fragilité des vies humaines face aux catastrophes climatiques que nous traversons déjà et qui ne feront que s’intensifier; seuls les loosers se remettent en question et subissent. Trump, rescapé d’une balle, est quant à lui un winner désigné par la douce main de Dieu, une désignation que l’effondrement climatique ne saurait effacer.
Comme en 2017, le président souhaite notamment sortir de l’Accord de Paris sur le climat1 : stabiliser le réchauffement climatique et l’empêcher de dépasser les +2 degrès, c’est un grand no thank you pour Trump, qui décidément aime passer son Noël en slip de bain, ambiance Christmas Santa sirotant un mojito sur des plage dignes du paradis (fiscal2).
“Drill, baby, drill” scandait-il en meetings politiques : son slogan de campagne est éloquent et encourage les énergies fossiles, soulignant ainsi une politique court-termiste3 qui (re)favorisera les exploitations pétrolières et gazières. Certaines pinces ont déjà été serrées sur de tels deals avec les exploitants… en échange du versement d’1 milliard de dotations à la campagne présidentielle de Trump. Que son électorat dorme sur ses deux oreilles : les États-Unis se dresseront donc toujours vaillamment numéro 1 sur le podium des pays les plus pollueurs.
Il a par ailleurs nommé au ministère de l’Agriculture Brook Rollins, diplômée d’une licence d’agriculture et d’un doctorat en droit, en charge de la politique intérieure de la Maison-Blanche au cours du premier mandat de Donald Trump. Cette femme gravite depuis des années autour du président américain, faisant preuve d’une fidélité à l’épreuve du bon sens. Ce qui, notamment pour Karen Perry Stilelrman, du Programme d’environnement et d’alimentation est un problème : “Cela semble être un autre exemple du président-élu Trump qui distribue des nominations au cabinet en fonction de la loyauté plutôt que de l’expertise.”Sur le compte Instagram de Brook Rollins, son amour du monde agricole s’exprime à travers la publication de ses enfants, lancé·es dans des carrière de… concours de bétail !
Évidemment, tout cela est très alarmant, et de nombreuses institutions, scientifiques et collectifs sont en branle-bas de combat. Seulement, quand bien même l’homme irait au bout de son programme de destruction, jusqu’à réorganiser les l’EPA (Agence de Protection de l’Environnement), il devra se heurter à l’autre réalité de son pays, celle qui parle son langage : l’économie. En effet, la fameuse transition écologique fédère de nombreux élus et a permis la création d’emplois, jouant un rôle indéniable dans l’économie américaine. Sera-t-il prêt à replier le pays sur lui-même en sortant des modèles économiques green ?
Sources
1https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/paris-accord-de
2https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/12/donald-trump-et-le-gout-du-secret-offshore_5061490_3222.html
3Linda Karcher, directrice exécutive du think tank européen Strategic perspectives : “La demande de pétrole et de gaz diminue dans le monde entier, à mesure que nous passons à des sources d’énergie plus propres. Cela risque de coûter des emplois à ceux-là mêmes qui ont voté pour lui”