Une équipe de chercheurs vient de mettre en évidence la toxicité d’un adjuvant contenu dans plusieurs herbicides à base de glyphosate. Cette toxicité serait jusqu’à 100 000 fois supérieure à celle du glyposate seul. Une toxicité non prise en compte actuellement par les institutions qui autorisent ces herbicides.
Selon une étude parue dans la revue Toxicology début 2013, la toxicité des herbicides de type RoundUp serait due principalement à une famille de molécules dites polyoxyéthylées (POE), et non au principe actif connu sous le nom de glyphosate. Le POE-15 en particulier serait « de 10 000 à 100 000 fois plus toxique pour les cellules que le glyphosate seul », d’après la publication.
Cette découverte, issue de tests menés sur 9 herbicides de type RoundUp par Robin Mesnage, Benoît Bernay et Gilles Eric Séralini (université de Caen), pourrait remettre en cause tous les tests de toxicité ayant servi aux autorisations de mise sur le marché des herbicides contenant du glyphosate. Car lesdits tests, lorsqu’ils sont sur du long terme (au moins 90 jours), se concentrent sur l’effet toxique du glyphosate seul. Et non de l’herbicide dans sa formulation commerciale, c’est-à-dire avec tous ses adjuvants. En clair, l’évaluation internationale des herbicides à base de glyphosate ainsi que les doses maximales autorisées dans l’environnement et l’alimentation, seraient fausses.
« La situation est très grave car elle concerne l’herbicide le plus utilisé au monde », affirme Gilles-Eric Séralini, biologiste moléculaire et un des auteurs de l’étude parue dans Toxicology. Et les adjuvants au glyphosate sont nombreux et changeants. « Il existe entre 10 et 15 herbicides de type RoundUp par pays, dont la formulation change régulièrement », certifie le président du conseil scientifique du comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), qui a soutenu ces travaux. Autres problèmes : non seulement ces adjuvants sont classés inertes, c’est-à-dire que l’étude de leur toxicité est limitée au court terme et non obligatoire. Mais en plus, ils appartiennent au secret professionnel. Ils ne sont donc pas inscrits sur les étiquettes. Savoir quel adjuvant se trouve dans tel ou tel herbicide, et quel effet celui-ci a sur les cellules vivantes, prendra donc du temps d’investigation et de recherche. Les résultats alarmants de cette dernière étude de G.-E. Séralini méritent donc d’être confirmés ou infirmés par de nouvelles recherches. En attendant, mieux vaut s’abstenir d’utiliser des herbicides de type RoundUp.
C’est en parallèle de sa précédente étude, parue en septembre 2012, qui montrait l’impact nocif de la consommation de RoundUp sur les systèmes rénal et hépatique de rats, que Gilles-Eric Séralini avait voulu savoir ce qui était vraiment toxique dans le mélange. Vous pouvez lire la réponse écrite de G.-E. Séralini aux critiques qui lui avaient été fates ici, dans la revue Food and chemical toxicolgy.
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