Manger (juste) local n’est pas forcément meilleur pour l’environnement

Nourriture locale ne rime pas forcément avec impact moindre sur l’environnement, rappelle le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans son note parue en mars dernier. Il existe peu d’études sur le sujet. Mais on sait que si les distances parcourues par les aliments entre producteur et consommateur sont certes petites, la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas pour autant plus faibles. Car ces gaz (CO2, méthane, vapeur d’eau) sont pour moitié émis lors de la phase de production agricole. Et pour 17% lors du transport, lit-on dans la note du CGDD. Le reste des émissions ? Déplacements en voiture pour faire les courses, fabrication d’emballages, transformation des aliments, préparation et réfrigération chez soi et mise en décharge des déchets. En outre, acheter local et hors saison (par exemple une salade verte en hiver lorsqu’on habite dans le nord de la France) peut s’avérer très énergivore et fortement émetteur de gaz à effet de serre, par rapport à acheter en circuit long mais de saison (par exemple la même salade verte venant d’Espagne).
Ceci dit, les circuits courts et de proximité ont des avantages bien établis:
– la relocalisation des impacts liés à la production (laquelle respecte les réglementations locales, « souvent plus fortes en France et en Europe en matière environnementale », dixit la note du CGDD ;
– le maintien des emplois agricoles;
– le maintien de la fertilité des sols, de la biodiversité sauvage et agricole, ce qui favorise la résilience des écosystèmes vis-à-vis du changement climatique (entre autres) ;
– l’acquisition par les citoyens d’une certaine autonomie alimentaire ;
– la moindre quantité d’emballage ;
– la création de lien social entre agriculteur et mangeur, ce qui peut conduire l’un et l’autre à mieux comprendre leurs univers respectifs, leurs contraintes, leurs besoins, etc.
En fait, pour limiter son impact sur environnement et favoriser l’économie locale, la résilience des écosystèmes, etc. l’idée serait de tout faire à la fois: manger des aliments locaux et de saison, issus d’une production peu intensive en intrants et en machines – donc bio -, non emballés et transportés de manière optimisée vers le point de distribution – c’est-à-dire dans des moyens de transports bien remplis et qui ne repartent pas à vide.

-> voir aussi l’avis de l’Ademe sur les circuits courts alimentaires de proximité, paru en avril 2012

 

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