Plus de 256 000 paysans indiens se sont suicidés entre 1995 et 2010, lit-on sur le site de la chaîne britannique Sky News. Ce chiffre proviendrait d’un rapport réalisé par le Bureau indien sur les données criminelles. Il équivaut à un suicide toutes les 30 minutes. Sans surprise, les Etats les plus touchés sont aussi ceux où l’on cultive le plus de coton génétiquement modifié (GM). Ayant cru aux promesses de Monsanto relayées par le gouvernement indien au début des années 2000 – du coton résistant avec de forts rendements-, les paysans se sont criblés de dettes. D’abord parce que les semences GM coûtent deux fois plus cher que les autres. Ensuite, parce que ce coton n’est absolument pas adapté à l’environnement local. Il ne résiste ni aux insectes locaux, ni aux maladies. Il faut donc lui administrer force pesticides. En plus, il exige de l’eau. Beaucoup d’eau. Or, ces régions sont régulièrement touchées par la sécheresse. Par ailleurs, impossible de récolter des graines de coton dans son propre champ pour se faire une réserve: la variété largement diffusée par Monsanto est stérile. Obligés de passer par la case achat de semences et de pesticides, les paysans se noient dans leurs dettes au fil des ans. Et finissent par se tuer. C’est à leurs veuves de s’occuper ensuite des enfants et de rembourser les dettes. La vague de suicides de paysans que connaît le pays n’est qu’un symptôme, selon le journal britannique, de la crise du monde rural. «L’Inde a l’une des économies les plus galopantes du monde, mais ses racines se trouvent dans la campagne et sont, pour beaucoup, abandonnées». Les paysans ayant adopté la culture du coton ont en effet dû renoncer aux cultures vivrières. Or, plus de 60% de la population indienne dépend du monde rural pour survivre.
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