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L’application Scan4Chem pour repérer les produits chimiques dangereux

 

L’information du consommateur est clé dans la prévention santé et dans la réduction des risques liés à l’exposition à des substances chimiques dangereuses.


Comme la transparence sur les étiquettes de nos produits de consommation courante n’est toujours pas satisfaisante, il est nécessaire de trouver des outils pour s’informer et pouvoir faire des choix en connaissance de cause. C’est bien dommage, car il serait plus simple de trouver ces informations essentielles sur le produit lui-même.


Une application mobile nommée Scan4Chem, lancée en novembre 2019, a été développée et permet de scanner le code barre d’articles de consommation, tels que les t-shirts, les chaussures, les jouets, le matériel électronique, les couches, etc. pour savoir s’ils contiennent des substances extrêmement préoccupantes, autrement appelées SVHC (Substances of Very High Concern), et notamment des perturbateurs endocriniens.

Les consommateurs pourront bientôt savoir si les produits qu’ils achètent contiennent un ou plusieurs perturbateurs endocriniens. L’obligation d’afficher la présence du formaldéhyde, des phtalates, de phénoxyéthanol, etc., adoptée dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), aurait dû entrer en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2022, mais plusieurs arrêtés n’avaient pas encore été publiés. C’est chose faite depuis le 12 octobre.

Les fabricants d’aliments, produits ménagers, cosmétiques, textiles, jouets, peintures et tout autre produit de la vie courante devront fournir cette information dans les six mois, soit d’ici le 13 avril 2024. Sont concernés les produits eux-mêmes, mais également leur emballage, dès lors que le perturbateur endocrinien avéré ou suspecté dépasse 0,1 % en pourcentage massique.

Pour savoir s’il y a ou pas des perturbateurs endocriniens, les consommateurs devront scanner le code-barre des produits dans l’application mobile Scan4Chem. En 2021, Générations futures s’était exprimée sur ce dispositif, considérant cette mise à disposition d’informations sur les perturbateurs endocriniens « comme une avancée dans l’attente de leur retrait du marché ».

Mais l’ONG déplorait que seule la voie numérique ait été retenue : « Il est une fois de plus demandé aux citoyens de se rendre sur internet, de disposer d’un smartphone, d’une application, afin qu’il fasse la démarche de s’informer. Il est regrettable que le devoir d’informer le consommateur se traduise par un transfert de responsabilité sur le citoyen. »

Un étiquetage sur le produit lui-même aurait en effet permis d’informer encore plus facilement le grand public.

« Il n’est pas acceptable que les pouvoirs publics, ainsi que les acteurs de l’industrie se déchargent de leur responsabilité sur les consommateurs. Cette tendance, qui tend à se généraliser figure en bonne place dans le 4e plan national santé environnement (PNSE4) qui est en cours d’élaboration. Dans ce plan, actuellement nommé « Mon environnement, ma santé », la responsabilité de la santé est toute entière laissée à l’individu, alors qu’aucune mesure contraignante n’est envisagée pour les acteurs qui fabriquent, disséminent et commercialisent des produits contenant des substances dangereuses pour la santé et l’environnement. Adopter un mode de vie sain ne dépend pas seulement d’une volonté individuelle. Personne ne choisit d’être exposé quotidiennement à des polluants chimiques ou physiques. Les producteurs de risques doivent être les principaux et uniques acteurs de l’élimination des SVHC dans les articles de consommation. »

Source : Reporterre, 16 octobre 2023

Pour aller plus loin :
https://desintox.generations-futures.fr/actualites/application-scan4chem...

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